Carolese souviendra longtemps de ses vacances au camping
Au nom de la vĂ©ritĂ© Logo français de l'Ă©mission Programme adaptĂ© BetrugsfĂ€lle Genre rĂ©alitĂ© scĂ©narisĂ©e PĂ©riodicitĂ© Quotidien lundi, mardi, jeudi, vendredi Narration GaĂ«lle Zylberberg Pays France Langue Français Nombre de saisons 4 Nombre d’émissions 300 Programme similaire Le Jour oĂč tout a basculĂ©Par amour France 2Si prĂšs de chez vousFace au doute M6Mon histoire vraie TF1Petits secrets entre voisins Production DurĂ©e 26 minutes SociĂ©tĂ© de production Serenity Fiction Diffusion Diffusion TF1 TF1 SĂ©ries Films Lieu de premiĂšre diffusion France Date de premiĂšre diffusion 28 mai 2012 Statut ArrĂȘtĂ© Public conseillĂ© Tout public Site web Au nom de la vĂ©ritĂ© Au nom de la vĂ©ritĂ© intitulĂ©e initialement Wham Bam Scam est une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision française quotidienne de rĂ©alitĂ© scĂ©narisĂ©e diffusĂ©e depuis le 28 mai 2012 sur TF1. Fiche technique Source IMDb Production Serenity Fiction avec la participation de TF1 Directeur Artistique Dominique Rocher, Cendrine Genty, JosĂ© Faneco Coordination d'Ă©criture Olivier Desseix, Silja Travers, FrĂ©dĂ©ric DoutĂ© Assistant d'Ă©criture Benoit Vassas Palas Graphisme Naked Illustration musicale Lidderdalei Productions Moyens techniques de tournage et de post-production Eliote Pays d'origine France Langue originale Français AnnĂ©e de production 2012 Épisodes Saison 1 191 Ă©pisodes au total Liste des Ă©pisodes Jeu interdit Pilot Un gendre troublant Amour toxique Une enfant trop gĂątĂ©e Des photos compromettantes Un amour Ă  risque Amour et arnaque PrĂȘte Ă  tout L'homme mystĂ©rieux Amour et chantage L'amour au bureau La riche tante Un enfant inespĂ©rĂ© D'amour et d'eau fraĂźche Un amour envahissant Un trop bel appartement Une deuxiĂšme chance Concurrence dĂ©loyale Danse de sĂ©duction Une belle-mĂšre inquiĂ©tante La fiancĂ©e de trop Mauvaise rencontre sur le net MystĂ©rieuse disparition Pris au piĂšge Une grossesse mystĂ©rieuse Les sƓurs ennemies Amour de vacances Mariage en pĂ©ril La mystĂ©rieuse patiente Un mari idĂ©al Crise d'ado La guerre des voisines L'argent ne fait pas le bonheur Vol d'identitĂ© Le bel Ă©tranger Le kidnapping Le marin disparu Un beau-pĂšre irrĂ©prochable Nouvelle vie MystĂšre au haras Une voisine opportune TrompĂ©e par sa mĂšre Machination amoureuse Un amour cachĂ© Maison Ă  vendre Une autre femme Un parti si convoitĂ© Amour virtuel Toujours plus sexy Le cƓur sur la main Trahie par son mari Une troublante stagiaire La fille cachĂ©e Fatale sĂ©duction Amour Ă  taire Un Amour de belle-mĂšre Une serveuse encombrante Un mystĂ©rieux pĂątissier Un odieux trafic Jalousie en entreprise Un visiteur encombrant La beautĂ© Ă  tout prix Abus de pouvoir Au bord de la folie Baby blues Comme frĂšre et sƓur Crise de la quarantaine De pĂšre inconnu Destination BrĂ©sil Double identitĂ© Escort girl HarcĂšlement Jalousie Jeux dangereux L'allumeuse L'amour en danger L'arnaqueur Bijoux volĂ©s Le mystĂ©rieux voyage Le secret d'un pĂšre L'employĂ©e dĂ©vouĂ©e L'enlĂšvement L'hĂŽtesse de l'air L'inquiĂ©tude d'une mĂšre Abus de confiance Mauvaise frĂ©quentation Mensonges et fiançailles Philtre d'amour PrĂ©dictions amoureuses Promotion canapĂ© Soupçons d'adultĂšre Sous influence Triangle amoureux Un amour de jeunesse Violence conjugale Un beau mariage Vols en sĂ©rie Un cƓur Ă  prendre Un divorce douloureux Un divorce soudain Un fils envahissant Un lourd secret Un mari ambitieux Un retour inattendu Un rĂŽle sexy Accusation d'adultĂšre Une famille presque parfaite Une liaison colorĂ©e Une mĂšre trĂšs accueillante Une succession en danger Une voisine trop sexy Photos sexy Des photos embarrassantes Un ami sur qui compter Prisonnier du passĂ© Le retour d'une ex Un rĂšgime dangereux La mystĂ©rieuse hĂ©ritiĂšre Avis de recherche CƓurs brisĂ©s Copains d'enfance Cours particuliers Double jeu Intime voisinage Jalousie entre sƓurs Jalousie maladive Jeux d'argents L'ange gardien L'apprentie styliste L'arriviste L'orpheline La fausse fiancĂ©e La fiancĂ©e du clown La rose piquante Le client mystĂšre Le macho Le prof de guitare Le secret d'un Homme Mauvaise fille MĂ©nage Ă  trois MystĂ©rieuse amitiĂ© Pour le meilleur et pour le pire Relation impossible SĂ©ducteur malgrĂ© lui Un ami trop proche Un jeune espoir Un mariage en danger Un nouveau dĂ©part Un ouvrier trop sexy Une ado complexĂ©e Une ado en danger Une belle-mĂšre envahissante Une grossesse impossible Une mĂšre autoritaire Une mĂšre envahissante Une troublante fiancĂ©e Vols en famille Vols en sĂ©rie Une mĂšre sous influence La vie Ă  deux Un mari macho Un irrĂ©sistible client Trahison au menu Une associĂ©e trĂšs secrĂšte Un petit ami indĂ©sirable Une ado rebelle Une mĂšre en trop Un ex trop craquant Une femme trompĂ©e Le rĂŽle de sa vie Des parents parfaits Des cours trop particuliers Echec scolaire Un pĂšre trop exigeant Un fils en danger Un divorce coĂ»teux Un Ă©lĂšve sous pression L'apprenti cordonnier Un petit ami presque parfait L'ombre d'un ex PrivĂ©e de sortie Une Ă©trange location Un grand-pĂšre exemplaire Le Gourou La prĂ©datrice Un couple en sursis Une amie bienveillante Un coach trop sexy Trahi par son frĂšre L'espoir d'un pĂšre Une rĂ©putation sulfureuse Saison 2 Audience Les deux premiers Ă©pisodes, diffusĂ©s le lundi 28 mai 2012 entre 10 h 55 et 11 h 45 ont rĂ©uni respectivement 590 000 et 710 000 tĂ©lĂ©spectateurs, soit 9,8 % et 10,3 % de parts d'audience sur les quatre ans et plus[2]. Le jeudi 7 mars 2013, l'Ă©mission a battu un record historique avec plus d'un million de tĂ©lĂ©spectateurs devant leur poste. L'Ă©mission n'avait jamais dĂ©passĂ© la barre du million. À la suite de ces trĂšs bonnes audiences, TF1 diffuse maintenant trois Ă©pisodes par jour dĂšs 10 h 20, Mon histoire vraie auparavant diffusĂ©e Ă  10 h 20 est maintenant diffusĂ©e le mercredi matin de 10 h 50 Ă  11 h 50. Notes et rĂ©fĂ©rences ↑ Au nom de la vĂ©ritĂ©, Secret Story les nouveaux matins de TF1 en demi-teinte », 29 mai 2012 consultĂ© le 30 mai 2012. Liens externes Ressource relative Ă  l'audiovisuel Portail de la tĂ©lĂ©vision française DerniĂšre mise Ă  jour du contenu le 18/04/2022. Cevendredi Ă  la TV sur TF1 SĂ©ries Films, regardez Au nom de la vĂ©ritĂ© - Machination amoureuse. DĂ©couvrez la bande annonce et plus d'informations. SĂ©rie/Feuilleton ComĂ©die Skip to content DICKER JoĂ«l En 2018, JoĂ«l se rend au Palace, prestigieux hĂŽtel de Verbier, pour se remettre d’une dĂ©ception amoureuse et de la mort de son Ă©diteur, Bernard de Fallois, auquel il tente de consacrer un livre. Il est loin de se douter qu’il va passer ses vacances, entraĂźnĂ© par une ravissante voisine, Ă  enquĂȘter sur un meurtre commis des annĂ©es auparavant dans la chambre 622. Verbier ! Une station de ski oĂč il ne se passe jamais rien
 C’est compter sans JoĂ«l Dicker, alias l’écrivain », qui se met habilement en scĂšne et mĂ©nage un suspense qui va crescendo jusqu’aux derniĂšres pages. L’hommage appuyĂ© Ă  son Ă©diteur, qui fut Ă©galement son ami, s’intercale avec dĂ©licatesse dans une intrigue aux moult rebondissements. À l’égal de La disparition de StĂ©phanie Mailer Les Notes mars 2018, Dicker prend son temps pour faire vivre une brillante galerie de personnages qui trouvent leur Ă©quilibre dans l’alternance des Ă©poques. Chantage, duplicitĂ©, trahison, machination ; l’auteur, dotĂ© d’un esprit mĂ©thodique, brouille les pistes sans jamais lĂącher une intrigue au fort potentiel distrayant, qui brosse une Ă©poque rĂ©volue de luxe ostentatoire. Les convictions se muent en doute jusqu’à un Ă©pilogue qui livre sa vĂ©ritĂ© dans une ultime pirouette. Maje et print
Manipulationsamoureuses: With Floriane Andersen. Menu. Movies. Release Calendar DVD & Blu-ray Releases Top 250 Movies Most Popular Movies Browse Movies by Genre Top Box Office Showtimes & Tickets In Theaters Coming Soon Movie News India Movie Spotlight. TV Shows. What's on TV & Streaming Top 250 TV Shows Most Popular TV Shows Browse TV Shows by
1 M. Brunet, L’Appel du monstrueux. PensĂ©es et poĂ©tiques du dĂ©sordre en France au xviiie siĂšcle, Louv ... 1S’il est un texte qui peine Ă  susciter la croyance chez un lecteur du xxie siĂšcle, c’est sans doute le roman Lamekis que Charles de Fieux, chevalier de Mouhy 1701-1784, publie en huit parties entre 1735 et 1738. Mathieu Brunet n’a pas tort d’inscrire ce roman peuplĂ© de contes — ou cet interminable conte Ă  la taille de roman-fleuve — au registre des monstres littĂ©raires » et autres textes illisibles » produits par un xviiie siĂšcle bien moins rationaliste qu’on ne le dit1. Son sous-titre promettant Les Voyages extraordinaires d’un Égyptien dans la terre intĂ©rieure avec la dĂ©couverte de l’üle des Sylphides nous laisse bien attendre du surnaturel et du prodige, au sein d’un merveilleux inscrit sous les auspices des esprits aĂ©riens du Comte de Gabalis, mais cela ne suffit nullement Ă  nous prĂ©venir de l’erratisme gĂ©nĂ©rique, thĂ©matique et Ă©nonciatif qui caractĂ©rise ce rĂ©cit hors-norme. MĂȘme s’il est difficile de reconstituer la façon dont un tel texte pouvait ĂȘtre lu dans le deuxiĂšme tiers du xviiie siĂšcle, dans un contexte oĂč la romancie Ă©tait pĂ©trie de merveilleux, l’extravagance narrative de ce rĂ©cit nous pose aujourd’hui des problĂšmes intĂ©ressants sur le statut de la croyance, telle qu’elle peut ĂȘtre Ă  la fois mise en scĂšne et mobilisĂ©e, dans l’espace fictionnel. Un dĂ©fi Ă  toute croyance 2Suivant qu’on s’attache davantage Ă  l’intrigue amoureuse ou Ă  l’aventure intellectuelle, on rĂ©sumera Lamekis en y voyant soit un mari qui finit par retrouver la parfaite Ă©pouse qu’il avait accusĂ©e Ă  tort de l’avoir trompĂ©, soit un renoncement pleinement assumĂ© Ă  acquĂ©rir la clartĂ© d’esprit et l’immortalitĂ© promises par une certaine conception de la philosophie. 2 C. de Fieux, chevalier de Mouhy, Lamekis, ou Les Voyages extraordinaires d’un Égyptien dans la terr ... 3La ligne principale du rĂ©cit suit l’Égyptien Lamekis dans un voyage qu’il entreprend avec son compagnon SinoĂŒis afin de retrouver son Ă©pouse Clemelis, qu’il avait poignardĂ©e en croyant Ă  tort qu’elle le trompait avec Motacoa, roi des Abdales. À la suite de la traditionnelle tempĂȘte initiale, le navire qui les emmĂšne d’Égypte au royaume des Abdales oĂč vit Clemelis se voit toutefois soudainement emportĂ© par une colonne d’eau un tsunami qui le fait Ă©chouer au sommet d’un arbre dans l’üle des Sylphides. Les interactions qu’entretiennent les deux voyageurs avec les Sylphes qui peuplent l’üle leur font comprendre qu’ils subissent une Ă©preuve capable de leur assurer l’immortalitĂ©, pour autant qu’ils sachent rĂ©primer leurs dĂ©sirs sensuels et ne pas reculer devant la perspective de la douleur physique. Un philosophe du nom de Dehahal leur sert d’initiateur et de guide au sein de cette Ă©preuve. Il leur raconte comment il est lui-mĂȘme parvenu, seul parmi tous les humains, Ă  acquĂ©rir l’immortalitĂ© en s’exposant Ă  une sĂ©rie de supplices culminant en une scĂšne oĂč il s’est vu Ă©corchĂ© vif, la peau arrachĂ©e, le corps morcelĂ©. Alors que le faible SinoĂŒis succombe trĂšs tĂŽt aux tentations de la chair que lui prĂ©sentent des sylphes noirs qui le sĂ©duisent avec force festins et crĂ©atures enchanteresses, Lamekis tient bon Ă  travers toutes les manipulations de son dĂ©sir. En revanche, au moment oĂč Dehahal le juge prĂȘt pour la derniĂšre grande Ă©preuve de l’écorchage Ă  vif, le protagoniste recule devant la perspective de cette souffrance surhumaine, que lui avait dĂ©peinte le philosophe initiateur. Celui-ci le maudit pour sa faiblesse, avant de le condamner Ă  se mĂ©tamorphoser en serpent et Ă  ramper jusqu’à ce qu’une femme fidĂšle lui rende sa premiĂšre forme2 ». 3 Sur les enjeux de cette initiation refusĂ©e, je renvoie Ă  Y. Citton, Inspiration et renoncement da ... 4Lamekis-serpent retrouve alors son compagnon SinoĂŒis transformĂ© lui-mĂȘme en hibou, tous deux parviennent Ă  rejoindre l’innocente Clemelis Ă  la cour de Motacoa, et aprĂšs quelques derniers retournements, ils reprennent leur forme humaine. Lamekis parvient Ă  dĂ©voiler les ruses du fourbe Zelimon, dont les mensonges avaient suscitĂ© son injuste jalousie envers sa fidĂšle Ă©pouse, il rentre dans les faveurs du roi, obtient la punition de Zelimon transformĂ© Ă  son tour en hibou et finira sa vie en bon gouvernant ». Le philosophe Dehahal rĂ©apparaĂźt toutefois pour prĂ©ciser qu’il n’accordera pas l’immortalitĂ© Ă  Lamekis parce que celui-ci n’a pas su rĂ©sister Ă  son dĂ©sir de vengeance et n’a pas demandĂ© au roi la grĂące de Zelimon, alors qu’ il y a plus de gloire Ă  pardonner qu’à punir » VIII, 156. Ici aussi, toutefois, loin de regretter un choix qui l’empĂȘche de s’élever au statut supĂ©rieur du philosophe, Lamekis paraĂźt plutĂŽt se fĂ©liciter de son choix malgrĂ© l’avis de Dehahal, je persistai dans mon ressentiment, je m’en rĂ©jouis dans le secret de mon cƓur, et je dĂ©cidai que si le Ciel me laissait maĂźtre du sort de ce traĂźtre, il ne reprendrait jamais sa premiĂšre forme3 » VIII, 157. 5Au sein de ce premier niveau narratif, Lamekis apparaĂźt donc comme un personnage qui rĂ©siste obstinĂ©ment au devenir-esprit-philosophe que faisait miroiter le rĂ©cit Ă  travers les Ă©pisodes situĂ©s dans l’üle des Sylphides. Cette obstination rejoint l’invraisemblable entĂȘtement dont il fait preuve dans sa jalousie envers une Ă©pouse que tous les indices tendaient Ă  innocenter. Une telle constance dans la jalousie ou dans la soif de vengeance est d’autant plus frappante qu’elle intervient dans un univers oĂč tout se voit chamboulĂ© Ă  chaque instant par les Ă©vĂ©nements les plus imprĂ©visibles et les plus cataclysmiques. Le roman de Mouhy s’inscrit encore dans une Ă©poque oĂč le romanesque est synonyme d’invraisemblances choquantes, d’outrances stylistiques et de renversements constants, qui nous lassent vite que parce que leur radicale imprĂ©dictibilitĂ© nous apparaĂźt elle-mĂȘme comme conventionnelle et attendue. 6Autour de cette intrigue relativement simple — Lamekis retrouve son Ă©pouse aprĂšs un dĂ©tour par l’üle des Sylphides qui l’a transformĂ© en serpent — se greffent en effet de trop nombreux rĂ©cits annexes et enchĂąssĂ©s retraçant les annĂ©es antĂ©rieures de la vie du protagoniste ainsi que l’histoire du roi Motacoa et de son Ă©pouse, NasilaĂ©. Le roman dans son ensemble a l’allure d’une tempĂȘte sans fin, au sein de laquelle les personnages et le lecteur se voient ballottĂ©s d’un monde Ă  l’autre, d’une pĂ©riode Ă  l’autre, de catastrophes en catastrophes, de tromperies en traitrises, et d’illusions en hallucinations. Dans les mƓurs bizarres des peuples visitĂ©s, dans les multiples monstres rencontrĂ©s en chemin, dans la soudainetĂ© des retournements de situation, tout est fait pour exacerber des effets de surprise et d’étonnement, dont l’effet se tarit toutefois par leur multiplication mĂȘme. 7On voit ainsi le pĂšre de Lamekis se faire persĂ©cuter par la reine SĂ©miramis, dans une guerre qui met aux prises un pouvoir religieux cachĂ© dans des souterrains et un pouvoir politique l’attaquant depuis la surface ; on voit le roi Motacoa devoir affronter, Ă©galement dans les souterrains de la terre intĂ©rieure » annoncĂ©e par le titre, un royaume d’hommes-vers, puis d’hommes-crapauds, qu’il vainc grĂące Ă  son fidĂšle chien Falbao ; on voit Lamekis lui-mĂȘme se faire recueillir dans un nid d’aigles gĂ©ants, par lequel il se fait adopter et dont il parvient Ă  dompter l’aiglon devenu orphelin, aiglon qu’il chevauche pour aller venger la mort de son pĂšre en abattant le pouvoir de SĂ©miramis. 4 Sermain, MĂ©tafictions 1670-1730. La rĂ©flexivitĂ© dans la littĂ©rature d’imagination, Paris, C ... 5 En rapprochant l’écriture de Mouhy du procĂ©dĂ© de l’anamorphose productrice de distorsions, de disc ... 8L’impression gĂ©nĂ©rale qu’en retire le lecteur moderne est celle d’ĂȘtre immergĂ© dans un univers chaotique, parfaitement imprĂ©visible, sur lequel on n’a donc aucune maĂźtrise et que l’on subit sur le mode du cauchemar. ConformĂ©ment au dispositif mĂ©ta-fictionnel brillamment analysĂ© par Jean-Paul Sermain4, le problĂšme de la croyance Ă  cet univers parfaitement invraisemblable est thĂ©orisĂ© par le roman lui-mĂȘme. Les protagonistes se demandent souvent s’ils sont en train de rĂȘver ou s’ils sont Ă©veillĂ©s, le rĂ©cit Ă©voluant selon des alternances simples entre horreurs et Ă©vanouissements, espoirs trompeurs et cruelles dĂ©convenues, rĂ©voltes et rĂ©signations, selon une dynamique qu’Emmanuelle SempĂšre a judicieusement situĂ©e Ă  la charniĂšre du merveilleux et du fantastique, dĂ©jouant toute frontiĂšre stable entre ce qui relĂšve de la conviction, de l’empathie, de la crĂ©dulitĂ© et de l’incrĂ©dulitĂ©. La complaisance avec laquelle Mouhy reprĂ©sente, dĂ©taille et rĂ©pĂšte des scĂšnes d’humiliation et de supplice contribue sans doute grandement Ă  cette impression d’inconfort et de malaise ; le choix des noms propres bizarroĂŻdes et radicalement non-intuitifs qu’il attribue Ă  ses personnages et dont il modifie souvent la graphie d’un volume Ă  l’autre du roman achĂšve de plonger le lecteur dans le dĂ©sarroi que cause la perte de tout repĂšre5. Comment croire Ă  quoi que ce soit, dĂšs lors que tout est fait pour saper les certitudes Ă  partir desquelles nous essayons de sĂ©parer la vĂ©ritĂ© de l’illusion ? C’est l’une des questions que met en scĂšne ce roman aussi fascinant que dĂ©routant. Puissance des apparences 6 Sur cette scĂ©nographie sylphique, voir, entre autres, M. Delon, Introduction » Ă  Sylphes et sylph ... 7 Voir sur cette question la belle analyse de M. Bokobza Kahan, Intrusions d’auteur et ingĂ©rences d ... 9Je laisserai de cĂŽtĂ© l’aspect Ă  mes yeux le plus intĂ©ressant de ce roman — la mise en scĂšne des intelligences » sous la figure de Sylphes6 — pour me concentrer ici sur la façon dont, Ă  travers ses diffĂ©rents niveaux narratifs, le texte nous invite Ă  problĂ©matiser la croyance d’une façon qui rĂ©sonne intimement avec ce que peuvent redĂ©couvrir nos sciences sociales contemporaines. Sans avoir assez de temps pour mettre en place les subtilitĂ©s du cadre Ă©nonciatif Ă©minemment rĂ©flexif dĂ©ployĂ© par Mouhy7, je vais sĂ©lectionner quelques Ă©pisodes et citations qui prĂ©sentent Ă  mes yeux l’intĂ©rĂȘt majeur de reconfigurer les paramĂštres Ă  l’aide desquels nous jugeons les phĂ©nomĂšnes de croyance d’illusion, de naĂŻvetĂ©, d’apparence, de vĂ©ritĂ©, etc.. 10Je commencerai par un passage oĂč le philosophe Dehahal dĂ©clare Ă  Lamekis vouloir rapporter [s]on histoire afin qu’elle serve d’exemple », ce qui suscite une note de l’auteur qui noue intimement les ordres narratifs, moraux et politiques Dehahal donne une grande leçon dans ce Passage Ă  ceux que le ministĂšre charge de la conduite des autres hommes, en leur faisant connoĂźtre que le bon exemple est le plus fort de tous les moyens dont on peut se servir pour les corriger & pour les amener Ă  la perfection. IV, 88 8 Voir sur ce point le bel ouvrage de T. Hampton, Writing from History. The Rhetoric of Exemplarity i ... On retrouve ici des traces du paradigme de l’exemplaritĂ© qui a jouĂ© un rĂŽle si important dans la littĂ©rature de la Renaissance8 et qui se voit, bien entendu, surimposĂ© ici de plusieurs couches d’ironie et d’auto-parodie. La puissance de moralisation contenue dans un rĂ©cit dĂ©pendra de la perception de son exemplaritĂ©, laquelle ne sera pas directement liĂ©e Ă  l’existence historique des personnages mis en scĂšne. De mĂȘme qu’une fable animale peut vĂ©hiculer une morale Ă©difiante indĂ©pendamment de son irrĂ©alisme de surface, de mĂȘme un rĂ©cit fictionnel peut-il contribuer Ă  corriger » les hommes et Ă  les amener Ă  la perfection ». En d’autres termes on peut ne pas croire Ă  la rĂ©alitĂ© d’une fable, et nĂ©anmoins croire Ă  la leçon morale que son intrigue illustre. 11Cette grande leçon » de politique ne se contente pas de renverser les rapports de pouvoir entre le Prince et le PoĂšte. Elle met surtout en lumiĂšre tout ce que le pouvoir politique doit Ă  la sphĂšre du spectacle qui, au fil des rĂ©cits qu’elle met en circulation, fraie les sensibilitĂ©s morales des citoyens, oriente leurs aspirations, stimule sĂ©lectivement leurs indignations et sculpte leurs espoirs. Les fables que nous lisons configurent nos repĂ©rages existentiels en termes de justice et d’injustice Ă  chaque fois qu’elles tracent et retracent un cheminement narratif entre les difficultĂ©s de la vertu et les Ă©cueils du vice. 12Une fiction perçue comme exemplaire par un certain public fonctionne comme un attracteur de rĂ©alitĂ© indĂ©pendamment de son irrĂ©alitĂ© originelle, elle pourra faire advenir dans la rĂ©alitĂ© des types de comportements qui en Ă©taient auparavant exclus. S’il faut un pouvoir institutionnel d’ordre politique pour inscrire un sujet dans un rĂ©seau de communication oĂč il puisse ĂȘtre reconnu comme tel, il faut Ă©galement des rĂ©cits toujours plus ou moins fictifs pour permettre aux institutions sociopolitiques de prendre forme et rĂ©alitĂ© au sein d’une multitude. Il n’y a pas ici crĂ©ation ex nihilo, mais un processus de concrescence susceptible parfois d’accĂ©lĂ©rations dramatiques qui accumule, approfondit, surimpose, redirige des frayages successifs qui en arrivent progressivement Ă  pouvoir canaliser les sensibilitĂ©s et les affects. 13Faire d’un tel processus de concrescence le principe mĂȘme du pouvoir constituant par lequel s’expliquent l’émergence et l’évolution de nos institutions sociales, et considĂ©rer l’exemplaritĂ© narrative comme le grain de sable autour duquel prennent forme et rĂ©alitĂ© les trĂšs imparfaites perles institutionnelles qui organisent nos sociĂ©tĂ©s, cela contribue Ă  reconfigurer dramatiquement la notion d’autoritĂ©. Celle-ci ne repose plus seulement dans Celui qui, du Haut, valide l’existence sociale des sujets en formation au-dessous de Lui. Elle relĂšve bien plutĂŽt d’une circulation de validitĂ© et de recevabilitĂ©, ou encore d’une autorisation circulaire qui se dĂ©roule bien plus horizontalement que verticalement, entre des esprits qui valent autant par leur masse que par leur statut plus ou moins privilĂ©giĂ©. Dans la sphĂšre des esprits, le Pouvoir se prĂ©sente moins comme un pouvoir-agir que comme un pouvoir-d’ĂȘtre-cru. C’est ce que met assez suggestivement en scĂšne un double Ă©pisode qui fait le corps de la troisiĂšme partie de Lamekis. 14Au sein d’un niveau narratif consacrĂ© aux aventures souterraines de Motacoa le pĂšre adoptif de Lamekis, une sĂ©rie de monstres bizarres et hybrides attaquent le hĂ©ros ainsi que son fidĂšle chien Falbao. Alors que la force physique supĂ©rieure de Falbao suffit Ă  dĂ©faire les hommes-vers, quelque chose d’ extraordinaire » se passe au cours de l’affrontement avec les hommes-crapauds au lieu que les combats se jouent Ă  coups de poings, d’épĂ©es ou de morsures, c’est soudainement un charme inconnu » qui paralyse l’invincible chien dĂšs lors qu’un simple Ă©tendard de la Chouette » captive ses regards ce vil aspect lui paroissoit redoutable, intimidoit ses regards », au point de neutraliser complĂštement sa force de combat et de rĂ©sistance. EncerclĂ© d’ennemis et privĂ© de son plus vaillant adjuvant, Motacoa se croit perdu lorsqu’il s’aperçoit ĂȘtre lui-mĂȘme porteur d’un heureux ascendant » la fureur qui parut dans mes yeux, ou pour mieux dire, leur charme secret, causa un effroi si subit & si prodigieux Ă  cette foule acharnĂ©e Ă  ma perte qu’elle disparut une seconde fois en jetant des hurlemens affreux » III, 15-19. Les mĂȘmes prodiges se reproduisant Ă  plusieurs reprises, le hĂ©ros en dĂ©duit que les aspects ont une puissance propre sur les individus — un charme — de par les impressions qu’ils font sur leur esprit, et il comprend du mĂȘme coup que c’est moins par sa vigueur physique que par un enchantement similaire que Falbao Ă©tait parvenu Ă  dĂ©faire ses ennemis prĂ©cĂ©dents les Tumpingands En examinant les choses avec prĂ©cision, je ne pus m’empĂȘcher de croire que je portois dans mes yeux l’assurance de ma victoire, & que leur aspect donnoit des coups assurĂ©s Ă  l’ennemi qui fuyoit. [
] L’aspect de cet hideux Oiseau Ă©toit pour [Falbao] ce que le sien avoit Ă©tĂ© aux Tumpingands, & je n’eus pas lieu bientĂŽt de douter que le mien ne portĂąt sur nos ennemis prĂ©sens toute la force de ses meurtiers ascendans. [
] Sans des exemples journaliers de l’effet de ces antipathies, ne donneroit-on pas Ă  ces vĂ©ritĂ©s le nom de fictions ? III, 19, 23 et 25 On a donc ici l’exemple d’une fiction qui rencontre la rĂ©alitĂ© en y produisant des effets bien rĂ©els. Que la simple vue d’une Chouette, rĂ©ellement inoffensive, puisse rĂ©ellement terrasser un molosse cent fois plus fort qu’elle, voilĂ  non seulement qui paraĂźt relever de la fiction, mais voilĂ  aussi qui souligne la puissance de la fiction, dĂšs lors qu’il suffit de peindre une chouette sur un Ă©tendard ou de feindre un regard furieux pour obtenir les mĂȘmes effets dans la rĂ©alitĂ©. 15À travers cette scĂšne de combat symbolique », Motacoa dĂ©couvre simultanĂ©ment trois choses 1o le simple aspect d’un ĂȘtre l’apparence qu’il projette contient une force propre d’impression immatĂ©rielle qui n’est nullement rĂ©ductible Ă  sa force physique matĂ©rielle, selon l’exemple lĂ©gendaire de la MĂ©duse ou du serpent Basilic invoquĂ© Ă  propos de Falbao ; 2o on peut dĂ©truire ou produire ces objets particuliers dont l’aspect exerce un charme, un ascendant prodigieux, sur nos ennemis ou sur nos alliĂ©s ; 3o l’effectivitĂ© de tels charmes est d’ordre relationnel, puisqu’elle ne rĂ©side pas tant dans leur force interne que dans un certain pathos une certaine sensibilitĂ© et rĂ©ceptivitĂ© propre Ă  ceux auxquels on a affaire, de telle sorte que l’efficience de ces antipathies ou de ces sympathies doit ĂȘtre localisĂ©e entre celui qui voit et ce qui est vu plutĂŽt que dans l’un ou l’autre de ces pĂŽles. 16Cent Tumpingands disposent de la force matĂ©rielle pour Ă©craser un chien, quelle que soit sa bravoure ; Falbao dispose de la force matĂ©rielle nĂ©cessaire Ă  transformer en pĂątĂ©e un ou deux hommes-crapauds porteurs de drapeau. On ne comprend ce qui dĂ©cide de l’issue rĂ©elle de tels affrontements qu’en prenant en compte quelque chose d’autre que la force matĂ©rielle un effet de l’aspect des choses parfaitement disproportionnĂ© avec leur constitution matĂ©rielle objective. En continuitĂ© avec les longs chapitres dĂ©diĂ©s par le roman Ă  l’üle des Sylphides — lieu propre des intelligences et des esprits — je dirai qu’il faut se placer sur le plan de l’esprit dĂšs lors que l’effet de l’impression ne s’explique plus seulement par la quantitĂ© ou par la qualitĂ© matĂ©rielles de la pression exercĂ©e, mais par une certaine disproportion entre le mouvement reçu et la rĂ©action causĂ©e — disproportion qui dĂ©finit une rĂ©ceptivitĂ© subjective particuliĂšre. Puissance de la multitude 9 Cette dimension politique de Lamekis paraĂźt constitutive de son dĂ©cor Ă©gyptien, s’il faut en croire ... 17MalgrĂ© ses allures monstrueusement chaotiques, le roman de Mouhy enchaĂźne trĂšs logiquement sur cette dĂ©couverte de la puissance des apparences deux Ă©pisodes consacrĂ©s aux formes les plus frappantes, ainsi que les plus importantes, de cette disproportion entre les causes matĂ©rielles et les effets spirituels l’expĂ©rience amoureuse et les conflits politiques9. AprĂšs avoir dĂ©couvert pour la premiĂšre fois les impressions que fait l’aspect d’une femme aimĂ©e, en l’occurrence la princesse NasilaĂ©, Motacoa Ă©coute celle-ci raconter l’histoire de sa vie, dont l’évĂ©nement principal tourne autour d’un effort politique de transformation lĂ©gislative. 18Tout part d’un pathos Ă©prouvĂ© par NasilaĂ© une antipathie effroĂŻable pour la pratique de deux Loix qui rĂ©pugnoient entiĂšrement Ă  [s]a façon de penser » III, 39. Les lois en question lui interdisaient de voir son pĂšre et lui enjoignaient de choisir un mari parmi de vils prĂ©tendants ». La princesse rĂ©ussit Ă  faire que son pĂšre, le bon Indiagar, roi des AmphiclĂ©ocles, circonscrive la premiĂšre loi et lui accorde une entrevue secrĂšte. Malheureusement la Grand’-PrĂȘtresse, la fourbe Lea-Minska, a vent de cette transgression et, au nom de la dĂ©fense des traditions reçues, exige que NasilaĂ© soit exĂ©cutĂ©e et son pĂšre dĂ©trĂŽnĂ© en punition de leur crime. S’ensuit un long conflit politique entre, d’une part, la Grand’-PrĂȘtresse qui se sert des superstitions pour manipuler le peuple et, d’autre part, un roi Ă©clairĂ© auquel la raison a enseignĂ© Ă  distinguer dans le nombre des Loix imposĂ©es, celles qui sont Ă©manĂ©es de la sagesse divine d’avec celles qui sont enfantĂ©es par la politique de ses ministres » III, 55. On retrouve ici en apparence le grand rĂ©cit stĂ©rĂ©otypĂ© des LumiĂšres raison critique contre illusions superstitieuses, rĂ©formisme progressiste contre traditionalisme passĂ©iste, bon prince Ă©clairĂ© contre prĂȘtres et ministres corrompus. 19L’intĂ©rĂȘt et l’originalitĂ© de l’épisode tiennent cependant au statut central que jouent les manipulations du regard dans la captation des croyances de la multitude. Toute cette description des conflits politiques est en effet fondĂ©e sur un double renversement. D’une part, ce qui rĂšgne chez les AmphiclĂ©ocles, ce n’est ni un roi, ni une Grand’-PrĂȘtresse, mais les opinions de la multitude. Au sommet de son intensitĂ©, le conflit entre les deux rivaux reprĂ©sentants du pouvoir monarchique et du pouvoir thĂ©ologique se rĂ©sout dans une scĂšne qui tient dĂ©jĂ  du sondage ou du rĂ©fĂ©rendum comme vote de confiance. Les deux prĂ©tendants au pouvoir sont mis sur une machine en forme de balance, et ce sont les inclinations des spectateurs qui feront pencher la victoire dans l’un ou l’autre camp La Grand’-PrĂȘtresse avoit la supĂ©rioritĂ© du thrĂŽne parce qu’elle reprĂ©sentoit le Dieu des AmphiclĂ©ocles ; mais de la Grande Tribune, l’Indiagar se trouvoit son Ă©gal, & le peuple seul pouvoit faire tomber la balance du cĂŽtĂ© que son inclination lui dictoit. III, 88 20Un texte de loi lu ultĂ©rieurement pour vider la querelle prĂ©cisera lui aussi qu’il appartient au peuple assemblĂ© de porter un jugement dĂ©finitif » III, 102. DĂšs lors que la dĂ©cision ultime, le jugement dĂ©finitif », vient du public des spectateurs, et plus prĂ©cisĂ©ment de ses inclinations », qui font tomber la balance de l’autoritĂ© du cĂŽtĂ© qui lui plaira, c’est au bon plaisir de la multitude qu’est suspendu le pouvoir politique. 21Le rĂ©cit nous fait aborder un imaginaire politique qui remonte Ă  La BoĂ©tie ou Ă  Marsile de Padoue, et qui — Ă  travers Spinoza — situe la source du pouvoir politique dans la puissance de la multitude » multitudinis potentia, que les institutions Ă©tatiques aussi bien que religieuses ne font que capter, gĂ©nĂ©ralement pour la dĂ©tourner au profit de leurs dirigeants. Au sein de cet imaginaire qui ne reprĂ©sente plus le pouvoir comme venant du Haut pour s’abattre sur le peuple, mais qui le fait Ă©maner d’une puissance Ă  situer au sein de la basse multitude elle-mĂȘme, l’épisode du conflit entre Indiagar et la Grand’-PrĂȘtresse illustre de façon proprement exemplaire les stratĂ©gies de captation et de gestion des affects communs, des flux de croyances et de dĂ©sirs qui constituent la substance mĂȘme de la politique du point de vue de cette tradition philosophique. 22Face Ă  une opposante qui est parvenue Ă  susciter un mouvement d’indignation au sein du peuple, le roi ne peut d’abord que cĂ©der Ă  la rumeur publique » III, 56. MĂȘme lorsqu’il cherche Ă  ĂȘtre un prince Ă©clairĂ© — et Ă©clairant un Enlightener, un AufklĂ€rer — il ne doit jamais oublier que, contrairement Ă  un sujet ordinaire », qui peut se contenter de jouir de lui-mĂȘme » et de se laisser conduire par la raison », le dĂ©tenteur du pouvoir politique est condamnĂ© Ă  ĂȘtre l’esclave des apparences », des prĂ©jugĂ©s », voire des frĂ©nĂ©sies » de la multitude Cent fois, dans le dessein d’ouvrir les yeux Ă  un peuple aveugle, j’ai tĂąchĂ© d’appuyer de si saintes vues du crĂ©dit de ceux qui ont droit d’entraĂźner leur suffrage ; mais tel est l’entĂȘtement, ĂŽ Princesse, de ceux mĂȘme qu’une Ă©ducation Ă©levĂ©e doit Ă©clairer, le prĂ©jugĂ© domine, la faiblesse du vulgaire a consacrĂ© ces fastueux usages ! en vain la raison veut-elle percer cette ignorante obscuritĂ©, il semble que l’on se plaise dans ces tĂ©nĂšbres & qu’on rougiroit de voir dissiper des nuages dont l’orgueil, l’indolence & la mollesse sont les principes. III, 64 23DerriĂšre les anciens topoi du mĂ©pris condescendant des Ă©lites » Ă©clairĂ©es envers l’indĂ©crottable ignorance des masses », cet Ă©pisode de Lamekis fait apparaĂźtre Ă  la fois une trĂšs intĂ©ressante acceptation de la force effective des croyances populaires et une suggestive attitude de stratĂ©gisation possible des facteurs qui gouvernent les flux de croyances et de dĂ©sirs. DerriĂšre l’opposition binaire et rĂ©actionnaire entre les lumiĂšres de la raison et l’ignorante obscuritĂ© » oĂč se complaĂźt la faiblesse du vulgaire » orgueilleux, indolent et mou, Mouhy agence un discret retournement c’est chez ceux mĂȘme qu’une Ă©ducation Ă©levĂ©e doit Ă©clairer » que le prĂ©jugĂ© domine ». Plus subtilement et plus radicalement, les flux de croyances sont dĂ©crits comme ayant plus de force que les actes de souverainetĂ© il ne s’agit pas d’assujettir ceux qui pensent mal aux ordres de ceux qui ont l’autoritĂ© de leur commander, mais seulement d’appuyer une proposition de rĂ©forme sur le crĂ©dit de ceux qui ont droit d’entraĂźner leur suffrage ». La formule est frappante le droit » ne vaut pas comme une source de pouvoir en soi Ă©manant d’une souverainetĂ© supĂ©rieure, mais seulement comme ce qui contribue Ă  asseoir et Ă  augmenter le crĂ©dit » la crĂ©dibilitĂ©, la recevabilitĂ© d’une action politique. On ne se situe pas ici dans un imaginaire de l’acte politique, mais dans un imaginaire de la circulation des flux de croyances, destinĂ©es Ă  entraĂźner, selon leur intensitĂ©, plus ou moins de suffrages. 24ConformĂ©ment Ă  l’allĂ©gorie sylphique, il n’est pas indiffĂ©rent que cet imaginaire convoque des mĂ©taphores aĂ©riennes et vaporeuses pour s’inventer une expression digne de lui. Le roi, qui vient d’expliquer Ă  sa fille que la raison Ă©tait incapable de dissiper les nuages » des illusions populaires, se dit confiant, quelques pages plus loin, que sa seule prĂ©sence alloit dissiper les nuages de la rĂ©bellion » III, 70. C’est en effet l’air qui, depuis l’épicurisme antique, est perçu comme l’élĂ©ment Ă  travers lequel agissent des formes d’ĂȘtres trĂšs subtils, auxquels LucrĂšce rĂ©servait le nom de simulacres. Comme dans les souterrains oĂč se battaient Motacoa et son chien Falbao, c’est Ă  travers une guerre des images que se rĂ©sout le conflit politique entre Indiagar et la Grand’-PrĂȘtresse. En plus de mettre en scĂšne l’imaginaire de la dĂ©mocratie radicale fondĂ©e sur la potentia multitudinis, cet Ă©pisode donne aussi une leçon de stratĂ©gie politique, au terme de laquelle la captation des affects repose sur des propriĂ©tĂ©s trĂšs particuliĂšres de l’utilisation du spectacle. Puissance du simulacre 25Au sein de la machine Ă  spectacle qui tranchera entre les deux prĂ©tendants au pouvoir politique, selon les inclinations et les suffrages de la multitude, c’est l’apparition de la figure du roi qui constitue le facteur de basculement du conflit, en suscitant une acclamation gĂ©nĂ©rale la majestĂ© du Roi dĂ©racina dans un instant la rĂ©bellion & grava dans les cƓurs les sentiments de respect & d’amour » III, 89. À l’inverse, c’est parce que la Grand’-PrĂȘtresse ne peut pas se prĂ©senter aux regards Ă  l’instant dĂ©cisif que sa cause est perdue il fut heureux que la Loi qui dĂ©fendoit au peuple de jetter les yeux sur elle eĂ»t lieu, cet aspect respectable Ă©toit capable de le toucher & de le porter une seconde fois Ă  la rĂ©volte » III, 105. 26Comme dans les combats souterrains de Motacoa, c’est le pouvoir propre de l’aspect qui est le nerf de la guerre en politique. On croit ce qu’on voit — mĂȘme si ce qu’on voit ne relĂšve que d’un spectacle d’apparences. Les images qui flottent Ă  travers les airs nous touchent et gravent en nous certains sentiments indignation, respect c’est de ces impressions que rĂ©sulte le maintien en place d’un pouvoir Ă©tabli ou la rĂ©ussite d’une rĂ©bellion. En une paronomase significative, Mouhy souligne que c’est l’aspect qui contient dans le respect » III, 85. La chose est Ă  entendre littĂ©ralement ce sont les images les aspects » qui capturent, canalisent et orientent contiennent » les flux molĂ©culaires de croyances et de dĂ©sirs respect » qui circulent au sein d’une sociĂ©tĂ© et qui animent sa vie spirituelle collective. 27Outre l’image corporelle du roi ou de la Grand’-PrĂȘtresse, ce sont bien entendu d’autres aspects qui peuvent produire des effets apparemment aussi magiques » c’est-Ă -dire disproportionnĂ©s Ă  leurs seules propriĂ©tĂ©s physiques. À cĂŽtĂ© de l’impression paralysante que peut causer un Ă©tendard de hibou sur l’intrĂ©pide Falbao, la scĂ©nographie politique rapportĂ©e par NasilaĂ© Ă©voque divers objets investis d’aussi extraordinaires » pouvoirs, dont une babouche et un Ki-argouh reprĂ©sentant une effigie du Roi ». Une note explicative prĂ©cise la nature de ces pouvoirs sur les sujets » auxquels il est prĂ©sentĂ© Ils avoient une telle vĂ©nĂ©ration pour l’aspect de ce signe, que lorsqu’il leur Ă©toit montrĂ©, ils fermoient les yeux, comme se reconnaissant indignes de voir en face cette Effigie sacrĂ©e. » III, 78 28On mesure le paradoxe visuel dont se nourrit ce type d’objet, pour lequel le rĂ©cit rĂ©servera le terme de simulacre on ne peut le voir qu’en fermant les yeux, et pourtant il faut l’avoir vu pour savoir/sentir qu’il faut fermer les yeux devant l’interdit de regard dont il est porteur. Le simulacre illustre le pouvoir propre d’une image qui s’impose avec la plus grande force dont puisse disposer une image en mĂȘme temps qu’elle s’abolit comme image. Si l’on essaie de reconstituer la hiĂ©rarchie des puissances qui structure le monde dĂ©peint au sein de Lamekis, on s’aperçoit que ce ne sont pas les rois qui dominent les populations, mais les simulacres. Une autre note Ă©rudite prĂ©cise en effet que le Roi paroissait devant le Simulacre avec les mĂȘmes cĂ©rĂ©monies que ses Sujets observoient devant lui » III, 90. Les princes de ce monde sont soumis au pouvoir des simulacres, de la mĂȘme façon que les sujets sont soumis aux princes. 29Une autre figuration suggestive du simulacre est proposĂ©e dans le mĂȘme Ă©pisode Ă  travers l’image du plus sacrĂ© ouvrage des AmphiclĂ©ocles, le Livre d’airain. Comme de juste, il reprĂ©sente lui aussi un dĂ©fi au regard lorsqu’on ouvroit le Livre des Loix, le privilĂšge des yeux cessoit & le peuple Ă©toit obligĂ© de lui tourner le dos comme au Simulacre » III, 96. Le Kafka de Vor dem Gesetz n’a pas rĂȘvĂ© pire le livre des Lois ne peut s’ouvrir qu’avec les yeux fermĂ©s. Or les rares privilĂ©giĂ©s qui ont l’autorisation de lire ce Livre d’airain y dĂ©couvrent un texte » des plus dĂ©routants il n’étoit rempli que de points et de virgules, & c’étoit la maniĂšre dont ces caractĂšres Ă©toient disposĂ©s qui signifioit les mots » III, 80. Si l’on se souvient que les marques de ponctuation ont pour fonction de scander les flux de paroles, en indiquant les moments de pause et de respiration qu’il faut y insĂ©rer, on verra un autre paradoxe pragmatique dans la note Ă©rudite qui suit immĂ©diatement cette description du Livre lorsque le Souverain des AmphiclĂ©ocles permettoit Ă  un de ses sujets de respirer, c’étoit lui commander de mourir » III, 80
 Tuer quelqu’un en lui enjoignant de respirer est aussi difficile que lire un livre les yeux fermĂ©s. C’est dans le monde d’Orwell qu’on est cette fois plongĂ© le regard, c’est la cĂ©citĂ© ; la respiration, c’est la mort ; le Souverain, c’est le peuple ; la paix, c’est la guerre. 30On est bien ici au cƓur des antipathies qui paraissent relever de la plus extraordinaire fiction, mais que le narrateur nous invite Ă  ramener Ă  des exemples quotidiens ». Or une autre note savante nous apprend que les AmphiclĂ©ocles disposaient d’une procĂ©dure pour ne pas succomber Ă  de telles antipathies — procĂ©dure qui s’inscrit dans l’imaginaire sylphique des esprits Ă©lĂ©mentaires », que l’on peut contraindre Ă  rentrer dans leur tourbillon par la force de la grande PriĂšre » Ces Peuples Ă©toient persuadĂ©s que les atomes qu’ils respiroient Ă©toient autant d’esprits purs ou impurs selon le bien ou le mal qu’ils faisoient ; il Ă©toit encore de foi parmi eux que lorsque la quantitĂ© des impurs s’étoient emparĂ©e d’eux & en avoit chassĂ© les bons esprits, ils mouroient subitement, & qu’ils Ă©toient transformĂ©s en reptiles affreux et toujours malheureux. Leur ThĂ©ologie leur apprenoit Ă  se garantir contre cette horrible infortune en prononçant trois mots mystĂ©rieux, qu’ils appeloient par excellence la grande PriĂšre. III, 50 31Le jeu des apparences et des croyances qui en rĂ©sultent nous situe bien dans le monde des esprits ». Les simulacres et les aspects qui forcent le respect des membres d’une collectivitĂ© ne sont que des Ă©manations subtiles et aĂ©riennes des vapeurs, des esprits animaux — des influx neuronaux, dirait-on aujourd’hui en se croyant plus avancĂ©. Le Livre d’airain n’est fait que du souffle des marques de ponctuation. C’est en nous forçant Ă  respirer que le pouvoir souverain nous menace de mort et nous assujettit. Qu’est-ce donc que la grande PriĂšre, sinon le souffle de trois mots qui, en sortant de notre bouche, repousse les mauvais esprits d’autres mots nĂ©fastes ou malintentionnĂ©s ? Dans tous les cas, le merveilleux mis en scĂšne dans Lamekis nous aide Ă  percevoir les flux atomiques et molĂ©culaires qui nous pĂ©nĂštrent, nous influencent, nous traversent et nous agissent, qu’ils s’insinuent en nous Ă  travers la scansion de nos paupiĂšres ou qu’ils circulent en un va-et-vient rythmĂ© par notre respiration. 32J’espĂšre avoir fait sentir Ă  quel point la monstruositĂ© » apparente du roman de Mouhy recĂšle une force de suggestion et une densitĂ© signifiante bien propres Ă  nous couper le souffle. L’épisode des AmphiclĂ©ocles racontĂ© par NasilaĂ© conduit Mouhy Ă  engager son rĂ©cit dans un emballement vertigineux. L’appareil des notes Ă©rudites permet Ă  une imagination admirablement retorse de dĂ©fier l’intelligence du lecteur en mĂȘme temps qu’il donne Ă  l’auteur l’occasion de saper joyeusement toute prĂ©tention d’autoritĂ© et de vĂ©ridiction. Ces notes attribuĂ©es Ă  Scaliger, Strabon, M. de Thou ou Mme Dacier — voire Ă  un texte inĂ©dit d’Aristote lui-mĂȘme — tendent tout Ă  la fois Ă  incarner et Ă  dĂ©jouer par avance la critique ethnologique qui se met en place Ă  l’époque du cĂŽtĂ© des rĂ©cits de voyageurs. En dĂ©nonçant les superstitions » des AmphiclĂ©ocles Ă  partir d’une posture d’iconoclaste, l’éditeur adopte le discours du Moderne qui, du haut de sa certitude rationaliste triomphante, dĂ©nonce l’inanitĂ© des croyances primitives dont s’illusionnent les autres cultures. 10 Sur les rĂ©sonances entre l’imaginaire ethnographique et la littĂ©rature merveilleuse, voir les beaux ... 33Pour conclure cette rĂ©flexion sur la croyance dans Lamekis, il convient de situer ce roman dans un triple contexte historique, qui l’investit d’enjeux essentiels au repĂ©rage de la mise en scĂšne des esprits » dans la littĂ©rature et l’imaginaire du xviiie siĂšcle. Le premier Ă©lĂ©ment de contexte est justement fourni par la constitution du regard ethnologique qu’adoptent les EuropĂ©ens en rĂ©digeant leurs rĂ©cits de voyages rĂ©els ou imaginaires au contact d’autres cultures10. Or il se trouve qu’un des textes importants de cette littĂ©rature, quelque peu postĂ©rieur Ă  Lamekis, va inventer un mot qui s’efforce de dĂ©signer prĂ©cisĂ©ment le type d’efficience symbolique que Mouhy visait Ă  travers sa mise en scĂšne des simulacres. Et il se trouve que c’est Ă©galement en rĂ©fĂ©rence Ă  peine moins fantaisiste Ă  l’Égypte que se fera cet Ă©pinglage ethnologique du simulacre. 11 C. de Brosses, Du culte des dieux fĂ©tiches ou ParallĂšle de l’ancienne religion de l’Égypte avec la ... 12 C. de Brosses, Du culte des dieux fĂ©tiches, ouvr. citĂ©, p. 11 et 18-19. 34Dans son ouvrage intitulĂ© Du culte des dieux fĂ©tiches ou ParallĂšle de l’ancienne religion de l’Égypte avec la religion actuelle de Nigritie, le prĂ©sident Charles de Brosses crĂ©e le nĂ©ologisme fĂ©tiche », tirĂ© du portugais Fetisso », qu’il traduit par chose fĂ©e, enchantĂ©e, divine ou rendant des oracles » et qu’il fait remonter de façon contestĂ©e aujourd’hui Ă  la racine latine Fatum, Fanum, Fari 11 » ces FĂ©tiches divins ne sont autre chose que le premier objet matĂ©riel qu’il plait Ă  chaque nation ou Ă  chaque particulier de choisir et de faire consacrer en cĂ©rĂ©monie par ses PrĂȘtres », ce sont des choses douĂ©es d’une vertu divine, des oracles, des amulettes, & des talismans », que les NĂšgres », Ă  la suite des Égyptiens, regardent en gĂ©nĂ©ral comme tutĂ©laires pour les hommes & comme de puissans prĂ©servatifs contre toute sorte d’accidens12 ». 35L’avertissement Ă  la troisiĂšme partie de Lamekis avait dĂ©jĂ  parfaitement identifiĂ© les fonctions du fĂ©tiche » que le prĂ©sident de Brosses nommera vingt-cinq ans plus tard Je crois devoir encore assurer que cet Ouvrage porte avec lui le sacrĂ© talisman de la cabale la plus mystĂ©rieuse. Si mes lecteurs veulent bien s’en rapporter Ă  ma parole, ils ne sortiront jamais sans ce livre admirable ; il prĂ©serve de tous les maux, procure les aventures fortunĂ©es, Ă©loigne les Ă©vĂ©nemens bizarres & capricieux, donne de l’esprit Ă  ceux qui n’en ont pas. III, v À premiĂšre vue, l’auto-dĂ©rision dont fait preuve Mouhy paraĂźt l’aligner sur le rejet drastique opĂ©rĂ© par le prĂ©sident de Brosses quant Ă  toute rĂ©alitĂ© effective des fĂ©tiches. Ce qui sera attribuĂ© par l’ethnologue Ă  la stupiditĂ© brute » des NĂšgres, le romancier en joue comme d’une crĂ©dulitĂ© incroyable, que l’on peut pousser Ă  ses extrĂ©mitĂ©s pour en faire un objet de persiflage — promettant aux lectrices que tous leurs dĂ©sirs seront accomplis avant la fin de l’annĂ©e », pour autant qu’elles lisent le livre le neuviĂšme jour de mai Ă  trois heures aprĂšs minuit » III, vii. Il coĂ»te aussi peu de se moquer des femmes lectrices de romans que de mĂ©priser les NĂšgres fabricateurs de fĂ©tiches. 36Un deuxiĂšme Ă©lĂ©ment de contextualisation pourrait confirmer cette attitude commune, dĂšs lors qu’on repĂšre dans Lamekis des allusions discrĂštes mais suivies Ă  l’affaire des Convulsionnaires. Il n’est guĂšre difficile de reconnaĂźtre les miracles Ă  l’occasion desquels l’Esprit s’exprimait Ă  travers les inspirĂ©es du cimetiĂšre de Saint-MĂ©dard, derriĂšre la Grand’-PrĂȘtresse qui fronde le pouvoir monarchique d’Indiagar en prophĂ©tisant la ruine du Royaume et en se frappant la poitrine » au pied du Simulacre » [
] la force de son discours la conduisit bientĂŽt dans l’enthousiasme divin des foudroyans oracles ; tous ses traits changent, annoncent la convulsion ; ses yeux sortent furieux de sa tĂȘte & semblent verser des larmes de sang. III, 74 37Ces scĂšnes qui avaient dĂ©frayĂ© la chronique des annĂ©es 1730, et qui continueront Ă  hanter le siĂšcle Ă  travers les multiples relations » de guĂ©risons, de possessions et d’automutilations qui en seront faites jusqu’à la RĂ©volution, sont clairement Ă  situer Ă  l’arriĂšre-fond de l’imaginaire des esprits ». Elles se reconnaissent non seulement dans la confrontation politico-thĂ©ologique entre le roi et la prĂȘtresse, mais aussi en filigrane parodique des multiples scĂšnes d’inspiration, d’initiation, d’épreuve et de supplice de Dehahal que multiplie Mouhy dans Lamekis. 13 Sur les Convulsionnaires et le figurisme dans les milieux jansĂ©nistes, voir les ouvrages de C. Mair ... 38De Brosses suggĂšrera d’ailleurs que les Convulsionnaires partageaient les illusions des fĂ©tichistes, lorsqu’il fera du figurisme » la racine des superstitions qu’il dĂ©nonce13. Et c’est pour se moquer de tout figurisme que Mouhy — qui dĂ©die des centaines de pages Ă  peindre les merveilles de l’üle des Sylphides, des esprits immatĂ©riels qui l’habitent et des intelligences supĂ©rieures qui nous en parviennent — s’amuse Ă  rabaisser les souffles spirituels au statut malodorant de pet dans une note au rĂ©cit hautement mystique de Dehahal un Auteur moderne a dit fort agrĂ©ablement que lorsqu’un vent nous incommodoit, c’étoit un Sylphe que nous avions dans le corps, qui vouloit s’en Ă©chapper » IV, 106. C’est bien en iconoclaste radical que se comporte Mouhy dans ses notes, ses pĂ©ritextes et ses mises en scĂšne de la crĂ©ation littĂ©raire, puisqu’il s’ingĂ©nie Ă  casser toutes les images qu’il a produites lui-mĂȘme et qui ne courent dĂšs lors aucun risque de se transformer en idoles. Ne croire Ă  rien — ou du moins Ă  rien d’autre que les faits dĂ»ment Ă©tablis par des procĂ©dures empiriques et rationnelles — voilĂ  apparemment la position Ă  laquelle nous convie le roman, comme tant d’autres textes cĂ©lĂšbres des LumiĂšres encore en gestation en ces annĂ©es 1730. 39MalgrĂ© des analogies superficielles, la posture du romancier se distingue toutefois nettement de celle de l’ethnologue. En accomplissant le geste que Bruno Latour a identifiĂ© comme emblĂ©matique de l’attitude moderne, le second dĂ©nonce le fĂ©tichisme au nom d’un savoir qui vise Ă  dĂ©truire la croyance superstitieuse pour lui substituer la raison scientifique. Le geste accompli par Mouhy est beaucoup plus complexe et fondamentalement diffĂ©rent. On ne le comprend qu’en le resituant dans un troisiĂšme Ă©lĂ©ment de contexte, fourni par le dĂ©veloppement de genres littĂ©raires centrĂ©s autour du merveilleux. Il est bien clair de Mouhy ne croit pas que son roman porte avec lui le sacrĂ© talisman de la cabale la plus mystĂ©rieuse », qui assurera prospĂ©ritĂ© financiĂšre et sentimentale de son lecteur — pas plus que Perrault, Madame d’Aulnoy ou Hamilton ne croyaient » Ă  l’existence des fĂ©es ou que Galland ne croyait voir des gĂ©nies sortir des bouteilles. Les conventions propres de la littĂ©rature merveilleuse tendent toutefois Ă  dĂ©jouer simultanĂ©ment les croyances et les dĂ©nonciations des croyances — lorsque ces dĂ©nonciations se font au nom d’une vĂ©ritĂ© ou d’une rĂ©alitĂ© dont l’existence serait, elle, bien Ă©tablie. 40Alors qu’en bon moderne, le prĂ©sident de Brosses dĂ©nonce les fĂ©tiches Ă  partir d’une prĂ©somption de connaissance de certains faits bien Ă©tablis, la fiction merveilleuse jongle avec des fĂ©es et des sylphes dont la dynamique tend Ă  rĂ©cuser la distinction mĂȘme qu’établit le moderne entre faits et fĂ©tiches, entre objectivitĂ© et subjectivitĂ©, entre science et illusion, entre savoir et croyance. La sape de toute forme d’autoritĂ© dans les pĂ©ritextes, le dĂ©membrement de toute figure d’autorialitĂ© dans les reprĂ©sentations de l’écriture, la mise en scĂšne ridicule et outrĂ©e du geste mĂȘme de dĂ©nonciation de la croyance superstitieuse au sein des notes faussement savantes — tout cela dĂ©stabilise aussi bien le statut des faits que celui des fĂ©tiches. 14 B. Latour, Sur le culte moderne des dieux faitiches [1996], Paris, Les EmpĂȘcheurs de penser en rond ... 41Mieux encore deux siĂšcles et demi avant que Bruno Latour n’en invente le mot, Mouhy et avec lui toute une littĂ©rature merveilleuse de l’ñge classique met d’ores et dĂ©jĂ  au jour la dynamique de ce mixte indissociable de fĂ©tiches et de faits qu’est le faitiche — Ă  savoir une rĂ©alitĂ© qui est Ă  la fois fabriquĂ©e par des pratiques humaines comme le fĂ©tiche et nĂ©anmoins dotĂ©e d’une existence autonome indĂ©pendante de nos dĂ©sirs comme le fait scientifique, tout en mettant en Ɠuvre une efficience qui dĂ©passe notre puissance d’agir individuelle comme le fĂ©tiche encore. En analysant comment Pasteur dĂ©couvre, isole et fait apparaĂźtre l’existence des microbes avec ses pratiques de laboratoire, ou comment la physique atomique dĂ©couvre et gĂ©nĂšre une Ă©nergie nuclĂ©aire qui Ă©chappe Ă  son contrĂŽle de par l’intrication des pratiques de laboratoire dans le tissu des relations sociales et politiques, Bruno Latour nous invite Ă  voir non seulement que les faits acquiĂšrent leur autonomie parce qu’ils sont fabriquĂ©s, mais aussi que les fabrications relĂšvent d’une efficience qui outrepasse toujours la maĂźtrise de leurs fabricateurs. Prendre acte de ce que les faitiches sont la condition de notre puissance d’agir et d’argumenter implique de remettre en cause les dichotomies autour desquelles s’est constituĂ©e la modernitĂ© — entre l’objectif et le subjectif, la science et la croyance, la matiĂšre extĂ©rieure et l’esprit intĂ©rieur. Cela conduit Ă  mesurer Ă  la fois notre capacitĂ© humaine Ă  produire de l’ĂȘtre Ă  travers nos fictions, et notre incapacitĂ© Ă  contrĂŽler a priori ce que deviendront ces fabrications aprĂšs leur rĂ©alisation collective au sein d’une nature dont nous ne sommes qu’une partie. D’oĂč les vertus d’attention, de soin et de prudence Care, Caute ! qu’exige le maniement des faitiches, dĂšs lors qu’on reconnaĂźt leur efficience de faitiches14. L’indĂ©passable vĂ©ritĂ© du roman cabalistique 42C’est toute cette dynamique du faitiche qui s’esquisse Ă  travers les lignes apparemment erratiques de Lamekis. Tout autant que par les effets magiques » des aspects, des antipathies et des simulacres, Mouhy met en scĂšne cette dynamique des faitiches principalement Ă  travers ses rĂ©fĂ©rences Ă  la cabale. Sans aucunement croire » que son livre ait les vertus magiques d’un sacrĂ© talisman », Mouhy dĂ©crit trĂšs prĂ©cisĂ©ment le fonctionnement de cabales » qui ne manquent pas d’ĂȘtre bien rĂ©elles », malgrĂ© tous les nuages d’illusion qui les entourent. 43Dans l’épisode de la lutte entre le roi Indiagar et la Grand’-PrĂȘtresse, le terme de cabale » dĂ©signe la stratĂ©gie de spectacle politique Ă  travers laquelle on tente de renverser un rĂ©gime existant pour s’emparer du pouvoir. Cette stratĂ©gie consiste, on l’a vu, Ă  savoir se servir des images aspects, simulacres, fĂ©tiches qui captent les dĂ©sirs et les croyances de la multitude. Lorsqu’on peut dire d’un parti que sa cabale, ses intrigues semblent triompher » III, 56 , on reconnaĂźt qu’il a su jouer de fictions fabriquĂ©es pour s’emparer d’un certain pouvoir. C’est par le maniement efficace des faitiches que la cabale transforme quelque chose d’apparemment immatĂ©riel un rĂȘve, un espoir, une illusion, une vision, des paroles, les anglophones dĂ©signeraient ceci comme relevant du hot air en un pouvoir devenu objectif, qui est en capacitĂ© de faire circuler des flots de richesses, d’emprisonner des corps, voire de couper des tĂȘtes. 44En conformitĂ© avec une intuition qui traverse l’ensemble de Lamekis, le terme de cabale » est toutefois plus prĂ©cisĂ©ment sollicitĂ© pour dĂ©signer une certaine machination de rĂ©ceptivitĂ©. Lors du discours de rĂ©ception de Dahahal parmi les Sylphes, on entrevoit de la cabale » dans le fait que certains esprits chagrins se rĂ©crient sur quelques Ă©pithĂštes » IV, 101 on suspecte que leur Ă©coute n’a pas Ă©tĂ© bienveillante, mais conditionnĂ©e par quelque jalousie ou conspiration sous-jacente. Dans l’avertissement de la cinquiĂšme partie, c’est l’auteur du roman qui se sait devoir faire face Ă  une cabale ignorante & envieuse », prĂ©disposĂ©e Ă  le critiquer quoi qu’il Ă©crive, et contre laquelle il mobilise ses lecteurs, afin que ceux-ci publient ses louanges de façon prĂ©emptive V, v. L’écoute d’un discours, la lecture d’un roman ne relĂšvent jamais d’une rĂ©ception ouverte » vierge et inconditionnĂ©e elles sont toujours prĂ©disposĂ©es par une certaine orientation prĂ©alable. Et c’est prĂ©cisĂ©ment autour de ces formes conditionnĂ©es de rĂ©ceptivitĂ© que se jouent les luttes politiques et littĂ©raires. Il ne suffit pas, pour un discours politique ou pour un roman, de simplement dire » une vĂ©ritĂ© ou une fiction ce qui importe le plus, c’est de composer une cabale qui s’insinue dans la rĂ©ceptivitĂ© ambiante, pour la modifier de façon Ă  neutraliser les cabales ennemies prĂ©existantes. 45C’est l’avertissement Ă  la troisiĂšme partie de Lamekis qui dĂ©ploie la complexitĂ© de la guerre des cabales dont dĂ©pend la rĂ©ception d’un texte. L’auteur constate et dĂ©plore que dans un nombre de gens qui nous font l’honneur de nous lire, il s’en trouve qui passent leur vie Ă  faire des applications » III, ii, c’est-Ă -dire Ă  vouloir recevoir un rĂ©cit purement fictionnel, fait pour amuser » et porter Ă  la vertu », comme contenant des rĂ©fĂ©rences et des attaques cryptĂ©es, visant telles personnes ou tels Ă©vĂ©nements rĂ©els. Contre de tels soupçons, il dĂ©clare hautement aimer mieux ĂȘtre louĂ© par les endroits flatteurs de la simplicitĂ© que de [s]e faire un nom dans des cabales odieuses » III, iii. Or c’est prĂ©cisĂ©ment dans ce troisiĂšme volume qu’il s’étend avec complaisance sur la description des cabales de la Grand’-PrĂȘtresse, dont les convulsions » pouvaient difficilement ne pas Ă©voquer, pour les contemporains, les dĂ©bats gĂ©nĂ©rĂ©s autour des JansĂ©nistes convulsionnaires, perçus comme dĂ©fiant le pouvoir royal. Et c’est Ă©galement dans ce mĂȘme avertissement que l’auteur prĂ©sentera son ouvrage, trois paragraphes plus loin, comme portant avec lui le sacrĂ© talisman de la cabale la plus mystĂ©rieuse »  46On voit que Lamekis mĂ©rite pleinement d’ĂȘtre rangĂ© au nombre des romans cabalistiques ». Le talisman propre Ă  sa cabale est en effet exemplaire d’un dispositif poĂ©tico-politique qui se situe au carrefour du regard ethnologique dĂ©nonciateur des fĂ©tiches, de la puissance des esprits mobilisĂ©e par l’épisode convulsionnaire et des propriĂ©tĂ©s du genre merveilleux. Loin de se rĂ©duire Ă  un pur jeu de dĂ©molition comme s’en contente la modernitĂ© iconoclaste envers les croyances primitives », la mise en scĂšne des esprits Ă©lĂ©mentaires par le rĂ©cit merveilleux dĂ©gage une positivitĂ© essentielle Ă  la constitution du monde humain. La fable extraordinaire imaginĂ©e par Mouhy permet Ă  la fois de nous faire prendre un certain recul par rapport aux rituels et aux simulacres qui conditionnent nos comportements sociaux selon les virtualitĂ©s du regard ethnologique, de nous faire mesurer la force spirituelle des courants collectifs de croyances et de dĂ©sirs qui agitent le corps des convulsionnaires et de donner, Ă  travers son roman merveilleux, l’exemple concret d’un simulacre qui se dĂ©nonce comme simulacre, sans pour autant perdre son efficience sur nos esprits. La poĂ©tique du merveilleux est en effet porteuse d’une leçon Ă©minemment politique en produisant des faitiches qui, parce qu’ils se prĂ©sentent explicitement comme des fĂ©tiches comme des fictions fabriquĂ©es, nous permettent d’agir Ă  la fois avec toute la puissance et avec toute la prudence dont relĂšvent les faitiches. Servidorde Discord Preguntas frecuentes Sobre BetaSeries. RegĂ­strate Iniciar sesiĂłn ×. Cargando. Menu. 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Journaliste de l'agence PremiĂšres Lignes et rĂ©fugiĂ© sur le toit, Martin Boudot a pu filmer la fin de l'attaque du 7 janvier 2015. Les thĂ©ories du complot, c'est parfois drĂŽle. Mais quand vous vous retrouvez au milieu, c'est tout de suite beaucoup plus terrifiant. Depuis quelques semaines, des sites prĂ©tendent que ma vidĂ©o des attentats de "Charlie Hebdo" est fausse, qu'elle a Ă©tĂ© retouchĂ©e, qu'on peut y voir des policiers regarder les frĂšres Kouachi sans rien faire, etc. L'article d'un site en particulier me met en cause. Je ne voulais pas leur rĂ©pondre, puis j'ai vu que sur Facebook personnes "likent" ce site. Soit autant que le nombre de personnes qui "likent" "Cash Investigation", l'Ă©mission de France 2 pour laquelle je travaille. Hallucinant. Cette fois, j'ai donc rĂ©pondu, point par point. En espĂ©rant convaincre certains de ces lecteurs que ces idĂ©ologues du complot jouent sur leurs peurs pour mieux leur vendre leur salade. Pourquoi je vous rĂ©ponds Cher Panamza, On m'a dit de ne pas vous rĂ©pondre. Qu'il ne fallait pas donner d'importance Ă  "des complotistes". Que vous n'en valiez pas la peine. Le problĂšme, c'est qu'Ă  force de vous ignorer, on vous renforce dans vos convictions. On valide l'idĂ©e selon laquelle nous avons quelque chose Ă  cacher, qu'il y a quelque chose de louche, qu'il y aurait mĂȘme un complot... Et puis il y a quand mĂȘme personnes sur Facebook qui croient ce que vous dites, vous le "journaliste indĂ©pendant" au dessus de tout soupçon de manipulation. Alors voici point par point les rĂ©ponses Ă  vos questions. Ah oui en fait, puisque vous ĂȘtes un si bon enquĂȘteur, je suis un peu surpris que vous n'ayez pas rĂ©ussi Ă  trouver mes coordonnĂ©es tĂ©lĂ©phoniques, mon adresse mail, mon Facebook ou mon Twitter. C'est dommage, ça vous aurait Ă©vitĂ© ce moment gĂȘnant. 1. "VidĂ©o falsifiĂ©e" >> une accusation grave Commençons avec le titre de votre "enquĂȘte" "Attentat Ă  Charlie Hebdo la vidĂ©o 'amateur' Ă©tait falsifiĂ©e." C'est vrai que ça envoie. MĂȘme pas un conditionnel. L'affaire est conclue. Vous avez enquĂȘtĂ© et la RĂ©publique va trembler. Mediapart n'a qu'Ă  bien se tenir. Vous m'accusez donc, sans jamais m'avoir contactĂ©, d'avoir trafiquĂ© ma vidĂ©o... C'est grave comme accusation. Mais rassurez-vous, cher Panamza, je vous ferai grĂące de vous poursuivre en diffamation, je sais Ă  quel point les temps sont durs pour les complotistes. Il faut bien se dĂ©marquer, le secteur est surchargĂ©. Vous ĂȘtes dĂ©jĂ  pardonnĂ©. 2. "Il apparaĂźt dans une vidĂ©o qu'il aurait filmĂ©e" >> faux "Journaliste de l'agence PremiĂšres Lignes, Martin Boudot apparaĂźt curieusement vers 0'33 dans la vidĂ©o qu'il aurait pourtant lui-mĂȘme filmĂ© sic – aux alentours de 11h40." AĂŻe... Ça commence mal... Pour tout vous dire, nous Ă©tions deux Ă  filmer. La vidĂ©o dont vous parlez, c'est celle de l'un de mes collĂšgues. C'est lui le premier Ă  avoir envoyĂ© sa vidĂ©o, Ă  iTELE donc. C'est pour cela qu'on me voit. Pour ma part, j'enverrai ma vidĂ©o au JT de France 2 une heure plus tard. C'est aussi simple que cela. DĂ©solĂ© Panamza. 3. "Il ne connaĂźt pas le 'monsieur de la maintenance'" >> pourquoi ? "SollicitĂ©, ensuite par CNN et BFMTV au sujet de son scoop, Boudot a tenu une Ă©trange dĂ©claration sur l'antenne de RMC. Lors de son entretien rĂ©alisĂ© -en direct- le lendemain matin avec Jean-Jacques Bourdin, le jeune homme, ... a ainsi affirmĂ© incidemment Ă  11'50 qu''on connaissait bien le responsable de la maintenance' qui fut abattu – en premier – par les terroristes. ProblĂšme l'homme en question – dĂ©nommĂ© FrĂ©dĂ©ric Boisseau et salariĂ© de Sodexo – effectuait lĂ  son premier jour dans l'immeuble dans lequel se cĂŽtoyaient, depuis l'Ă©tĂ© dernier, les Ă©quipes de 'Charlie Hebdo' et de PremiĂšres Lignes." LĂ , vous m'avez eu... En flagrant dĂ©lit de mensonge ! Beau travail, Woodward ! Allez, je vous donne mon explication. Au moment des faits, nous apprenons que "le monsieur de la maintenance a Ă©tĂ© tuĂ©". Aucun nom nous est donnĂ©. Pour nous, c'est Ă©vident, il s'agit du "monsieur de la maintenance" que nous voyons tous les jours, Ă  l'accueil. Puis nous sommes trimbalĂ©s de cellule de crise en cellule de crise, d'hĂŽpital en hĂŽpital, de dĂ©position en dĂ©position. Au moment de l'interview avec RMC, je crois encore qu'il s'agit de la personne de l'accueil que nous voyons tous les jours. Ce n'est que quelques heures plus tard que nous apprendrons qu'il s'agit de FrĂ©dĂ©ric Boisseau. Permettez-moi une question quel serait l'intĂ©rĂȘt pour nous de mentir sur ce point ? J'ai beau essayĂ© de vous suivre mais Ă  votre avis, on couvre qui, exactement, en mentant ? Les juifs ? La DGSE ? Sodexo ? Rastapopoulos ? 4. "Une vidĂ©o volontairement dĂ©gradĂ©e" >> faux "Depuis le 7 janvier, les images filmĂ©es par Boudot et diffusĂ©es par l'ensemble des chaĂźnes y compris Ă©trangĂšres, comme CNN et Sky News semblaient – au regard de leur aspect flou – avoir Ă©tĂ© capturĂ©es avec un ancien tĂ©lĂ©phone portable. En rĂ©alitĂ©, il n'en Ă©tait rien le document obtenu par la correspondante parisienne de Vice News rĂ©vĂšle, pour la premiĂšre fois, un format visuel digne des smartphones modernes. D'oĂč cette question pourquoi les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision ont-elle diffusĂ© une version dĂ©gradĂ©e du document – pourtant historique – de Boudot ?" J'aime quand vous me posez des questions, Panamza. Si seulement vous m'aviez contactĂ©... Ma rĂ©ponse dans un premier temps, j'ai envoyĂ© ma vidĂ©o via mail. Du coup, la qualitĂ© a Ă©tĂ© compressĂ©e. EntraĂźne-toi chez toi, tu verras que ça le fait aussi. Puis, quelques jours plus tard, nous avons mis Ă  disposition la vidĂ©o en bonne qualitĂ©. Vice News fait partie des mĂ©dias qui l'ont rĂ©cupĂ©rĂ©e. CQFD. 5. "La DGSE, une influence contraignante" >> faux dĂ©solĂ© "Reste Ă  savoir qui est Ă  l'origine de cette altĂ©ration volontaire de la vidĂ©o le journaliste Martin Boudot, son agence de presse PremiĂšres Lignes, les chaĂźnes rĂ©cipiendaires du document ou un mystĂ©rieux intermĂ©diaire ? Un fait est acquis s'il n'existe Ă©videmment pas de 'main invisible' capable de commander secrĂštement tous les organes de la presse Ă©crite et audiovisuelle, une influence contraignante et passĂ©e sous silence s'exerce nĂ©anmoins dans la plupart des rĂ©dactions importantes. Elle provient de la DGSE, bastion du contre-espionnage français." Ah nous y voilĂ  ! Je me disais aussi... Alors, Panamza, je vous confirme je n'ai jamais Ă©tĂ© contactĂ© par la DGSE. Personne ne m'a demandĂ© d'altĂ©rer l'image de ma vidĂ©o. Pas la DGSE, ni le Mossad, ni les chinois du FBI. C'est juste une histoire de vidĂ©o compressĂ©e par mail. Ça fait moins rĂȘver, c'est sĂ»r, mais la vĂ©ritĂ© est parfois aussi simple. 6. "Deux mystĂ©rieux individus" >> deux ouvriers Ă©galement tĂ©moins "Dans le journal tĂ©lĂ©visĂ© de David Pujadas, le journaliste Franck GĂ©nauzeau, en charge du sujet, a prononcĂ© ainsi Ă  10'15 ce commentaire au sujet de la sĂ©quence affichĂ©e ci-dessous 'Il y a deux hommes sur cette image.' C'est faux. En rĂ©alitĂ©, il y en a quatre deux terroristes au milieu de la rue et, visibles juste au-dessus, deux inconnus – debouts sur une terrasse. ... Aujourd'hui, il est possible d'affirmer que l'activitĂ© et l'identitĂ© de ce vidĂ©aste – prĂ©sent lors de ce moment crucial – ont Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment occultĂ©es par la presse traditionnelle." Heu... Ok... Oui en effet sur la vidĂ©o, il y a deux ouvriers qui filment Ă©galement la scĂšne... Je ne vous cache pas que lors d'un attentat, on parle plutĂŽt des hommes qui ont tirĂ© plutĂŽt que de ceux qui les filment... Je ne vous suis pas, Panamza, oĂč voulez-vous en venir ? 7. "La terrasse a disparu" >> non, la voici "À ce jour, une seule chose est certaine la terrasse aux rebords blancs depuis laquelle Janek avait capturĂ© sa vidĂ©o a disparu. Panamza s'est procurĂ© des images – capturĂ©es le 24 janvier – de l'Ă©tat du chantier entamĂ© l'Ă©tĂ© dernier et visiblement terminĂ©. Surprise, surprise l'installation qui a permis de filmer confortablement le dĂ©part tonitruant des terroristes – ainsi capturĂ© sous le meilleur angle – n'est plus. Ce qui semblait constituer une terrasse a finalement laissĂ© place Ă  un toit gris et dorĂ©navant hermĂ©tique." Vous ĂȘtes gĂ©niaux, Panamza. Si je vous suis bien, les deux ouvriers polonais n'Ă©taient en fait pas vraiment ouvriers et en plus la terrasse depuis laquelle ils ont filmĂ© les deux assaillants n'existe plus. J'ai bon ? Vous savez, au lieu de rĂ©cupĂ©rer des images, vous pourriez vous dĂ©placer. Je suis sympa, je viens de le faire pour vous. Je viens de prendre en photo la terrasse. Je vous l'envoie par mail oui j'ai trouvĂ© votre adresse mail moi. Merci de la poster dans mon droit de rĂ©ponse. Vous verrez que la terrasse est toujours lĂ . Rien n'a changĂ©. Absolument rien. Dommage parce que lĂ , mĂȘme moi j'ai failli y croire, Panamza. Le coup de la terrasse qu'on fait disparaĂźtre, fallait y penser. Pour le reste, je vous laisse Ă  vos propres conclusions et vos certitudes. Je ne rĂ©pondrai que sur ce qui me concerne directement. L'addition de fausses infos ne fait pas une vĂ©ritĂ© J'espĂšre simplement que ça aidera certains de vos lecteurs Ă  rĂ©flĂ©chir. Car si il peut ĂȘtre lĂ©gitime parfois de se poser des questions sur la version officielle, posez-vous aussi des questions sur ceux qui vous apportent une vĂ©ritĂ© officieuse, sans rien avoir vĂ©rifiĂ©. Et rappelez-vous l'addition de fausses informations ne fait pas une vĂ©ritĂ©. Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur, Panamza que vous profitiez des peurs pour exister et vendre votre salade ou que vous soyez si persuadĂ© du complot permanent que vous en oubliez les faits. Et surtout, je sais que c'est dur, mais essayez de contacter les personnes que vous mettez en cause. Peut-ĂȘtre qu'aprĂšs vous pourrez vous prĂ©senter – comme vous le faites sur votre site – comme un "journaliste indĂ©pendant". Sans rancune. Je vous embrasse. Votre complotiste prĂ©fĂ©rĂ©.
Aunom de la vĂ©ritĂ©: Machination amoureuse. TF1 Series | vendredi 18 fĂ©vrier 2022 | 07:25. OĂč regarder. LiveTV. vendredi 18 fĂ©vrier 2022 07:25. dimanche 13 fĂ©vrier 2022 06:10. jeudi 10 fĂ©vrier 2022 08:50. samedi 5 fĂ©vrier 2022 09:30. mercredi 2 fĂ©vrier 2022 09:25. SYNOPSIS . Chacun d'entre nous s'est dĂ©jĂ  retrouvĂ© au moins une fois, au cƓur de la tourmenteAu nom de la PubliĂ© le 21/06/2022 Ă  1141, Mis Ă  jour le 24/06/2022 Ă  1210 Elon Musk assiste Ă  un meeting Ă  la Trump Tower. New York, le 6 janvier 2017. Abaca La jeune femme de 18 ans avait dĂ©posĂ© un recours en justice pour changer de nom, comme le rĂ©vĂ©lait TMZ, le mardi 21 juin. Une requĂȘte qui a depuis Ă©tĂ© acceptĂ©e. Elle se nomme dĂ©sormais Vivian Jenna Wilson le nom de jeune fille de sa mĂšre. NĂ©e Xavier Alexander, la fille transgenre d'Elon Musk avait dĂ©posĂ© un recours en justice auprĂšs de la cour supĂ©rieure de Los Angeles, Ă  Santa Monica, dans l'optique de changer de nom et de passer du genre masculin Ă  fĂ©minin, avait rĂ©vĂ©lĂ© TMZ le mardi 21 juin. Le lendemain, la requĂȘte de la jeune femme a Ă©tĂ© acceptĂ©e par un juge, a rĂ©vĂ©lĂ© People, le jeudi 23 dĂ©couvrirSuri Cruise la petite fille gĂątĂ©e d'Hollywood, ou l'histoire d'une enfant diabolisĂ©e par les mĂ©diasCe dernier a demandĂ© Ă  ce que l'on fournisse Ă  Vivian Jenna Wilson un nouveau certificat de naissance reflĂ©tant ces changements. Celle qui a cĂ©lĂ©brĂ© ses 18 ans en avril espĂ©rait en effet adopter un nom conforme Ă  son identitĂ© de genre - mais pas seulement. InterrogĂ©e au tribunal sur les raisons qui l'avaient poussĂ©e Ă  demander ces modifications, la jeune femme avait rĂ©pondu Mon identitĂ© de genre et le fait que je ne vive plus avec mon pĂšre biologique et ne souhaite plus ĂȘtre liĂ©e Ă  lui d'une quelconque maniĂšre, sous quelque forme que ce soit.»Un cauchemar esthĂ©tique»Ni Vivian ni son pĂšre n'ont jamais Ă©voquĂ© leur relation en public. Le milliardaire avait cependant assurĂ© sur Twitter qu'il soutenait tout Ă  fait» les personnes transgenres - non sans ajouter, le 17 dĂ©cembre 2020 Mais tous ces pronoms qu'ils emploient sont un cauchemar esthĂ©tique».Une dĂ©claration que l'homme d'affaires avait formulĂ©e aprĂšs une polĂ©mique autour d'un mĂšme partagĂ© sur ses rĂ©seaux sociaux. La publication se moquait des gens qui indiquaient leurs pronoms dans leurs bios Twitter ou Instagram. Il avait alors Ă©tĂ© accusĂ© de vidĂ©o, Elon Musk fait une prĂ©sentation Space X avec son fils sur les genouxUne histoire familiale troublĂ©eVivian Wilson n'a quant Ă  elle pas expliquĂ© les raisons prĂ©cises de sa brouille avec le fondateur de SpaceX. L'homme d'affaires avait accueilli six enfants avec la romanciĂšre canadienne Justine Wilson, qu'il a rencontrĂ©e durant ses Ă©tudes Ă  l'universitĂ© Queen's et Ă©pousĂ©e en fils aĂźnĂ©, Nevada Alexander, nĂ© en 2002, Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l'Ăąge de 10 semaines, des suites d'un arrĂȘt respiratoire. Le couple avait ensuite donnĂ© naissance Ă  des jumeaux, Griffin et Xavier, en 2004. Et deux ans plus tard, Ă  des triplĂ©s, Kai, Saxon et Damian. Justine Wilson et Elon Musk avaient divorcĂ© en 2008. À lire aussi Boule Ă  facettes et tenues disco Laeticia Hallyday, Jade et Joy, Ă©tincelantes lors d'une fĂȘte Ă  Saint-BarthLa semaine derniĂšre avait lieu le 18Ăšme anniversaire de Jade Hallyday. L'occasion pour sa mĂšre d'organiser une fĂȘte mĂ©morable. On me dit que mon visage a besoin d'ĂȘtre "rĂ©parĂ©"» Paulina Porizkova, 57 ans, rĂ©pond Ă  un chirurgien esthĂ©tique sur InstagramLe mannequin a ripostĂ©, vendredi 12 aoĂ»t, par le biais d'un long message sur les rĂ©seaux sociaux, au mĂ©decin ayant dĂ©taillĂ© tout ce qui n'allait pas» chez elle. DĂźner avec ce prĂ©sident de droite ? Jamais» Carla Bruni revient sur sa premiĂšre rencontre avec Nicolas SarkozySamedi 13 aoĂ»t, au micro d'Europe 1, la chanteuse et mannequin est revenue sur ce soir de novembre 2007 oĂč elle a rencontrĂ© son futur Ă©poux, entre rĂ©ticences et coup de foudre. Je ne souhaite plus ĂȘtre liĂ©e Ă  lui» la demande de la fille d'Elon Musk pour changer de nom et de prĂ©nom a Ă©tĂ© acceptĂ©e S'ABONNERFermer S'abonner
Aunom de la vérité (intitulée initialement Wham Bam Scam) est une émission de télévision française quotidienne de réalité scénarisée diffusée depuis le 28 mai 2012 sur TF1.. Fiche
ï»żSaison ComĂ©die sociale 25 min 2014 Synopsis - Au nom de la vĂ©ritĂ© SN/AEN/A Chacun d'entre nous s'est dĂ©jĂ  retrouvĂ© au moins une fois, au coeur de la tourmente...Au nom de la vĂ©ritĂ© s'attache Ă  des hĂ©ros du quotidien en prise avec une dĂ©cision capitale. Chaque Ă©pisode est une tranche de vie dans laquelle chacun peut s'identifier ou projeter sa propre famille Prochaines diffusions - Au nom de la vĂ©ritĂ© SN/AEN/A Aucune diffusion de prĂ©vue. Saisons Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Saison Offre Canal+ DĂ©couvrez la nouvelle SĂ©rie LimitĂ©e CANAL+ Netflix beIN SPORTS Le cĂ©lĂšbre film d’animation “Encanto, la fantastique famille Madrigal” dĂ©barque sur CANAL+ Diffusion Clermont - PSG Voici le bon plan CANAL+ pour suivre le match en direct Diffusion Premier League DĂ©couvrez l’offre CANAL+ pour profiter pleinement de la reprise Le Parisien VOD SĂ©ries L’actrice Marion Campan, de la sĂ©rie OPJ» sur France 3, retrouvĂ©e morte chez elle Ă  La RĂ©union À la forteresse de Chinon, armes et armures de Game of Thrones» et du Seigneur des anneaux» font face Ă  l’Histoire She-Hulk» sur Disney+ une avocate superhĂ©roĂŻne en vert et contre tous Heartstopper», Paper Girls», 13 Reasons Why»... la littĂ©rature jeunesse, nouvel eldorado des plates-formes
Aunom de la vĂ©ritĂ©: Machination amoureuse. КъЎД Ўа ĐżĐŸĐłĐ»Đ”ĐŽĐœĐ”ĐŒ . ĐŸĐŸĐșазĐČĐ°ĐœĐ”Ń‚ĐŸ ĐœĐ” Đ” ĐœĐ°Đ»ĐžŃ‡ĐœĐŸ ĐČ ĐŽŃŠŃ€Đ¶Đ°ĐČата. СИНОПСИС. ПРЕПОРĐȘКИ. ЗаĐČДтът (2006) сряЮа. To the students of the Spenser Academy, the Sons of Ipswich are the baddest boys on campus. But that's not all they share. The four friends also share a На ръба ĐœĐ°
Un coin de parapluie Sylvie Baron Éditions Calmann-LĂ©vy Territoires QuatriĂšme de couverture À Vic-sur-CĂšre dans le Cantal, la villa MĂ©dard en impose par son Ă©lĂ©gance, ses secrets bien gardĂ©s, ses vies forgĂ©es autour de l’industrie du parapluie et d’une femme d’affaires exceptionnelle, HĂ©lĂšne Vitarelle. Remarquable dirigeante, au tempĂ©rament violent et Ă  l’amour exclusif, elle fait trembler le personnel, plier sa famille, courber les Ă©chines. Son assassinat est un coup de tonnerre. Tout accuse son gendre, Jacques Naucelle, qui se suicide en prison, signant ainsi l’aveu de sa culpabilitĂ©. La seule Ă  ĂȘtre persuadĂ©e de son innocence est sa maĂźtresse, Nina. La jeune femme ne voit qu’une personne capable de faire Ă©clater la vĂ©ritĂ© sa tante JosĂ©fa. Bien que dubitative, celle-ci se laisse convaincre par sa niĂšce de se faire embaucher comme domestique dans la famille Vitarelle pour mener sa propre enquĂȘte. Fine mouche sous ses rondeurs avenantes, JosĂ©fa va mettre Ă  nu les rouages d’une diabolique machination. Mon avis AprĂšs avoir lu trois livres, que j’avais adorĂ©s, de Sylvie Baron, j’avais Ă©crit que cette auteure Ă©tait devenue une valeur sĂ»re pour moi. Aussi, en cette pĂ©riode de confinement, son dernier roman Ă©tait ce dont j’avais besoin. HĂ©lĂšne Vitarelle est la dirigeante d’une entreprise renommĂ©e de l’industrie du parapluie. Cette femme d’affaires est connue pour son tempĂ©rament exigeant et autoritaire. Aussi, lorsqu’elle est assassinĂ©e, les suspects ne manquent pas. L’enquĂȘte est vite rĂ©solue, puisque tout accuse son gendre, Jacques. Ce dernier se suicide en prison, ce qui semble confirmer sa culpabilitĂ©. Nina, sa maĂźtresse, pense qu’il est innocent. DĂ©terminĂ©e Ă  le prouver, elle convainc sa tante, JosĂ©fa, de se faire embaucher, avec elle, par la famille Vitarelle. Les deux femmes mĂšnent l’enquĂȘte, en s’appuyant sur les personnalitĂ©s de l’entourage de la dĂ©funte. Cependant, elle n’avait pas anticipĂ© le fait qu’elles allaient s’attacher Ă  certains membres de la famille. Celui qui a beaucoup touchĂ© JosĂ©fa et qui m’a beaucoup Ă©mue est FrĂ©dĂ©ric. Il a dix ans et c’est le fils de Jacques, le meurtrier prĂ©sumĂ©. Il n’a plus de papa, sa grand-mĂšre Ă©tait trĂšs dure avec lui et sa maman, qui a toujours eu une personnalitĂ© fragile, est hospitalisĂ©e dans une clinique psychiatrique. Le petit garçon est livrĂ© Ă  lui-mĂȘme et n’a pas de loisirs de son Ăąge. GrĂące Ă  JosĂ©fa, il dĂ©couvre l’innocence des jeux d’enfants, le plaisir de l’imagination ainsi que le pouvoir et la magie des mots. Une relation tendre se dĂ©veloppe entre eux deux et j’ai aimĂ© l’amour de la langue française, transmis par Sylvie Baron. Dans ses romans, l’auteure met en valeur une profession. Dans celui-ci, elle dĂ©peint l’industrie du parapluie. J’ai Ă©tĂ© passionnĂ©e par la dĂ©couverte des corps de mĂ©tier qui participent Ă  la fabrication de cet objet et par les innovations dont il bĂ©nĂ©ficie. Je n’imaginais pas que ce domaine pouvait ĂȘtre aussi captivant. Nina a un tempĂ©rament fougueux et passionnĂ© alors que sa tante est calme et posĂ©e. Toutes les deux ont beaucoup d’empathie, elles ont un grand cƓur et elles sont extrĂȘmement attachantes. GrĂące Ă  elles, la vĂ©ritĂ© sur la famille Vitarelle va Ă©clater. Et sans leur ingĂ©niositĂ©, je ne l’aurais pas devinĂ©e le dĂ©nouement est inattendu et excellent. Conclusion J’ai adorĂ© Un coin de parapluie. Une fois encore, ce n’est pas la police qui mĂšne l’enquĂȘte, ce sont des personnes dont ce n’est pas le mĂ©tier, ce qui permet une identification forte avec elles. Elles utilisent leur intuition et leur intelligence pour dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©. J’ai aimĂ© dĂ©couvrir une tradition que je ne connaissais pas celle de l’industrie du parapluie, Ă  Aurillac. J’ai, Ă©galement, Ă©tĂ© Ă©mue par l’attention que JosĂ©fa apporte Ă  FrĂ©dĂ©ric, ce petit garçon dĂ©laissĂ©. Enfin, en amoureuse des livres, je ne pouvais qu’ĂȘtre sensible Ă  la poĂ©sie de l’auteure quand elle les Ă©voque et Ă  l’amour qu’elle porte aux mots. AprĂšs la lecture de ce superbe roman, vous pourriez ĂȘtre pris d’une envie de ranger votre bibliothĂšque et de proposer, Ă  certains de vos livres, de partir en escapade. Je remercie sincĂšrement Adeline des Éditions Calmann-LĂ©vy pour ce service presse. De la mĂȘme auteure Terminus Gabarit Le Cercle des derniers Libraires Un Ă©tĂ© Ă  Rochegonde
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