II "Le Parti pris des choses = un compte tenu des mots" : un poème à l'image de l'huître A. L'analogie entre le texte et la chose 1. L'analogie macrostructurelle entre le texte et la
LE PARTI PRIS DES CHOSES, Francis PongeFiche de lectureCarte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLes objeux »Qu'y a-t-il de moins commode à ouvrir au jour de la parole qu'une huître ? C'est un monde opiniâtrement clos » L'Huître ». Or il s'agit de rendre ou refaire » ce monde – à tous les sens du mots refaire » –, c'est-à-dire produire une réalité de paroles qui tiendra » face à l'objet considéré. Mais il faut aussi se plier, grâce à une ascèse des moyens, au réel dont il aura été pris le parti. Il faut enfin accepter dans la distance, non exempte d'ironie ou d'humour, l'échec des tentatives. Ainsi Le galet » se conclut-il par cette phrase supposée provenir de critiques Ayant entrepris d'écrire une description de la pierre, il s'empêtra ». Trouver la formule » correspondant au mieux à la chose exige un lent travail sur la matière même du langage, épaisseur des choses » et épaisseur sémantique des mots » devant aller à la rencontre l'une de l'autre. PARTI PRIS DES CHOSES égale COMPTE TENU DES MOTS » La Rage de l'expression, 1952. Le dire poétique est une récréation » productrice d' objeux » dont Ponge n'aura de cesse de fournir, jusqu'à la fin, de nombreux exemples Le Savon, 1967 ; La Table, 1982.Avec Le Parti pris des choses, Ponge donne le ton d'une œuvre que, solitairement, il a su faire jouer avec d'infinies subtilités dans tous les registres, sous tous les régimes. Aux buissons typographiques constitués par le poème sur une route qui ne mène hors des choses ni à l'esprit, certains fruits sont formés d'une agglomération de sphères qu'une goutte d'encre remplit. » Le Parti pris des choses, Les Mûres ».1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 2 pagesÉcrit par professeur de philosophieClassificationLittératuresŒuvres littérairesŒuvres littéraires du xxe s. et du xxie s. en OccidentLittératuresŒuvres littérairesŒuvres littéraires par genresŒuvres poétiquesAutres références LE PARTI PRIS DES CHOSES, Francis Ponge » est également traité dans DESCRIPTION, notion deÉcrit par Elsa MARPEAU • 987 mots La description permet de donner à voir en imagination, grâce au langage. Elle constitue une pause, un contretemps dans le flux du récit. Sa finalité représentative semble ainsi l'opposer aux visées narratives de ce dernier. Toutefois, cette distinction théorique est plus complexe dans la pratique, où il s'avère parfois malaisé de distinguer récit et description. C'est pourquoi, selon Gérard Genet […] Lire la suitePONGE FRANCIS 1899-1988Écrit par Michel COLLOT • 2 416 mots Dans le chapitre Un itinéraire exemplaire et original » […] Né à montpellier dans une famille protestante nîmoise, et ayant vécu son enfance à Avignon, Ponge dit avoir gardé de ses premières années une double imprégnation », sensible et intellectuelle, au contact de la nature méditerranéenne et des monuments de la culture latine. Il a découvert très tôt dans la bibliothèque de son père le Littré , qui restera pour lui un instrument de travail privilégié. […] Lire la suiteRecevez les offres exclusives Universalis Pour citer l’articleFrancis WYBRANDS, LE PARTI PRIS DES CHOSES, Francis Ponge - Fiche de lecture », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 25 août 2022. URL
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FrancisPonge, L'huître Le parti pris des choses Texte 3 : Francis Ponge, L'huître Le parti pris des choses I Les étapes d'une découverte On constate que le poème est composé de trois paragraphes de tailles différentes. Le premier est consacré à l'aspect extérieur, il parle de la taille grosseur d'un galet moyen de sa forme galet de son apparence rugueuse et de ses
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Leparti pris des choses. Ponge Françis. Poésie, Théâtre, Lettres. Référence : 2 145. Éditeur : Gallimard Collection : "Poésie" Date de parution : 2000. Quatrième de couverture: L'huître L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il

Bonjour, Je vous envoie les pistes de correction pour le devoir sur le recueil de Francis Ponge, Le Parti pris des choses. J'ai reçu le travail de presque tous les élèves une élève dans chaque classe n'a pas fait le devoir. Je vous félicite donc globalement pour votre sérieux ! PS. Je n'ai pas reçu la liste des oeuvres choisies pour les élèves de 605. Le Parti pris des choses, Francis PONGE 1942 Des influences multiples - Lié à la Nouvelle Revue Française, créée par André Gide en 1909 et généralement considérée comme le bastion de la littérature classique - Il adhère provisoirement au surréalisme en 1930 - il publie pendant la Seconde Guerre mondiale aux côtés des poètes résistants - il entretient un dialogue avec la philosophie de l’absurde d’ Albert Camus, l’existentialisme de Jean-Paul Sartre - il fréquente certains écrivains du Nouveau Roman - il collabore dans les années 60 avec Tel Quel, célèbre groupe de réflexion sur la littérature mais méfiance instinctive / idéologies, systèmes, dégoût des idées » et choix d’un travail humble et rigoureux au plus près des choses et des mots. Les intentions du poète, la démarche poétique de Ponge refuser la poésie traditionnelle et le lyrisme rejet du lyrisme patheux » Ponge érigé en modèle exclusif par le romantisme ou le symbolisme, de l’introspection. Donner la parole aux choses muettes Il s’agit pour moi de faire parler les choses » Ponge, 1828 et revaloriser les réalités les plus insignifiantes se démarquer de la recherche classique du Beau, de l’harmonie Couper les ailes à la grandeur, à la beauté ». Donner leur place en littérature aux réalités quotidiennes, au banal. Se faire le porte-parole de ce monde muet sur lequel l’homme n’a cessé d’étendre sa domination. Nouvelle manière d’être au monde, se laisser envahir par les choses NB. Modèle antique du De natura rerum De la nature marqué par le matérialisme épicurien et l’élaboration d’une cosmogonie, cad un système capable d’expliquer la naissance de l’univers dans l’intervention des dieux. Concevoir la poésie comme un travail d’artisan en prise directe avec la matière Cf PARTI PRIS DES CHOSES égale COMPTE TENU DES MOTS. = s’intéresser aux relations entre les mots et les choses, explorer les richesses graphiques et phoniques des mots signifiant, travailler sur l’étymologie, les connotations, le champ sémantique du mot signifié. Manier, modeler l’objet dans le texte, dans la glaise des mots. NB objeu » mot-valise créé à partir des termes objet » et jeu ». - l’activité poétique est conçue comme une activité ludique, un jeu avec la forme et le sens des mots Cf les jeux de mots le savon qui aime se faire mousser, les calembours les chèvres belles et butées ou belzébuthées, les paronomases l’emphase des amphores dans La Cruche », les mots-valises l’horizondelle - il s’agit de faire jouer pleinement les mécanismes de langage pour créer un objet de langage, un texte-objet cad faire en sorte que le texte devienne l’équivalent poétique de la chose ». Porter un regard nouveau sur les choses et retrouver devant elles nos facultés d’émerveillement. On peut donc concevoir ces poèmes comme des fables dont nous devons tirer une morale. Changer notre regard sur le monde, en faire redécouvrir la beauté, prendre conscience du plaisir, de la jouissance à éprouver le monde permet aussi de se retrouver aussi soi-même co-naître au monde cad naître ou renaître avec lui, en acceptant de devenir autre à son contact Des poèmes en prose - une unité structurelle par le soin apporté àla paragraphie, les reprises lexicales, les figures de répétition et de construction, le poème en prose renforce dans sa densité une rigueur qui rappelle la structure strophique du poème en vers.  une concentration des effets poétiques dans la prose les figures de rhétorique, le rythme, la matière sonore des mots.  une thématique privilégiée depuis Baudelaire, le poème en prose s'attache aux thèmes de la modernitéla ville et se prête particulièrement àl'expression de l'imaginaire.  une clôture le poème en prose trouve sa cohérence dans les lois internes qui le régissent. cf Le Spleen de Parisou Petits poèmes en prose » écrits par Baudelaire L’unité du recueil 32 textes reliés par des titres similaires article défini = nom modèle de l’herbier des phénomènes d’écho associations croisées ex le feu / le papillon ; le galet / l’huître de grands thèmes les objets la cageot, la bougie, la cigarette, le volet, la fenêtre, l’édredon, la barque, la cruche, la radio, la lessiveuse, le savon, la table les animaux l’huître, le mollusque, le papillon, la crevette, la grenouille, le lézard, la guêpe, l’araignée, la chèvre, le cheval, l’âne. Les végétaux les mûres, l’orange, la mousse, l’œillet, le mimosa, les ombelles, la pomme de terre, le magnolia, le gui, le platane, la figue. Les minéraux et les éléments naturels l’anthracite, le galet, la boue, la terre, la pluie, l’eau, le feu, le soleil. Les aliments le pain, le vin, le verre d’eau, le morceau de viande, le plat de poissons frits. Les lieux du quotidien les bords de mer, le restaurant Lemeunier de la Chaussée d’Antin, la maison paysanne, le grenier, l’atelier. Certains types d’hommes ou certaines réalités humaines le gymnaste, la jeune mère, l’adolescente, la danseuse, l’eau des larmes, la main Les arguments pouvant justifier le choix de cette œuvre tout ce qui suit constitue des pistes de travail à développer l’originalité de la démarche de Ponge, le refus du lyrisme comme du réalisme, l’attention portée aux choses simples, prosaïques la rigueur de l’analyse, l’apparence de scientificité de la description, la posture du naturaliste ET la volonté de changer notre regard sur le monde, de transmettre un message moral aux hommes vaniteux et serviles cf Escargots, De l’eau l’attention extrême portée à la matérialité des choses et du langage un regard sur la société cf Seine n° ; Le Gymnaste ; Le restaurant Lemeunier rue de la Chaussée d’Antin un recueil qui s’inscrit dans une tradition remontant aux cosmogonies poétiques de l’Antiquité œuvre portant sur l’origine de l’univers. Cf Lucrèce Bref, il s’agit moins d’observer le galet que de s’installer en son cœur et de voir le monde avec ses yeux, comme fait le romancier qui, pour peindre ses héros, se coule dans la conscience de ceux-ci et décrit choses et gens tels qu’ils lui apparaissent. Cette position permet de comprendre pourquoi Ponge appelle son œuvre une cosmogonie plutôt qu’une cosmologie. C’est qu’il ne s’agit pas de décrire ». Jean-Paul Sartre, L’homme et les choses », Situations I1944 l’humour de certains poèmes le travail sur le langage jeux sur les mots ou les sonorités, l’étymologie, le graphisme… la célébration du monde et de sa beauté Le lien avec Baudelaire On retrouve chez les deux poètes la volonté de réhabiliter ce qui est méprisé, rejeté. Cf Ode inachevée à la boue », Ponge La boue plaît aux cœurs nobles parce que constamment méprisée. Notre esprit la honnit, nos pieds et nos roues l'écrasent. Elle rend la marche difficile et elle salit voilà ce qu'on ne lui pardonne pas. C'est de la boue! dit-on des gens qu'on abomine, ou d'injures basses et intéressées. Sans souci de la honte qu'on lui inflige, du tort à jamais qu'on lui fait. Cette constante humiliation, qui la mériterait ? Cette atroce persévérance ! Boue si méprisée, je t'aime. Je t'aime à raison du mépris où l'on te tient. De mon écrit, boue au sens propre, jaillis à la face de tes détracteurs ! Tu es si belle, après l'orage qui te fonde, avec tes ailes bleues ! Quand, plus que les lointains, le prochain devient sombre et qu'après un long temps de songerie funèbre, la pluie battant soudain jusqu'à meurtrir le sol fonde bientôt la boue, un regard pur l'adore c'est celui de l'azur agenouillé déjà sur ce corps limoneux trop roué de charrettes hostiles, – dans les longs intervalles desquelles, pourtant, d'une sarcelle à son gué opiniâtre la constance et la liberté guident nos pas Ainsi devient un lieu sauvage le carrefour le plus amène, la sente la mieux poudrée. La plus fine fleur du sol fait la boue la meilleure, celle qui se défend le mieux des atteintes du pied ; comme aussi de toute intention plasticienne. La plus alerte enfin à gicler au visage de ses contempteurs. Elle interdit elle-même l'approche de son centre, oblige à de longs détours, voire à des échasses. Ce n'est peut-être pas qu'elle soit inhospitalière ou jalouse; car, privée d'affection, si vous lui faites la moindre avance, elle s'attache à vous. On retrouve chez les deux poètes le processus alchimique d’une poésie qui fait subir une métamorphose au monde, le transforme. Rapprocher par exemple la carcasse d’ Une Charogne » et le poème Le Morceau de chair » Mais, Baudelaire s’intéresse plus à la laideur, au mal quand Ponge privilégie le banal, le quotidien. La vision de Baudelaire est plus sombre, pessimiste. Ponge est certainement le seul qui ait eu l’ambition de défendre à la fois la pensée des Lumières et celle qui a surgi de la modernité la plus aiguë. On ne l’écoute aps ? On le cantonne dans les marges de la société ? Peu importe. Avec une sobriété et une énergie d’alchimiste, il est à son fourneau, jour et nuit » Philippe Sollers, Ponge en abîme », Eloge de l’infini2001 Ceux qui choisiront ce recueil auraient tout intérêt à lire le Profil bacconsacré au Parti pris des choses, Eric Doucet Collection Profil de l’œuvre, Hatier lire le dossier établi par Emilie Frémond pour l’édition Folio plus classiques je pourrai la prêter. Regarder ce court entretien avec Ponge 3 mn 18 Ecouter cette émission de France culture consacrée à Ponge 6 mn Regarder ce documentaire de l’INA consacré à Ponge en 1965 1 h ou lire d’autres recueils de Ponge comme Pièces1962 et La Rage de l’expression1952 s’intéresser au travail d’un autre poète contemporain de Ponge Eugène Guillevic.

Onpense d’abord qu’il ne cherche qu’à décrire l’objet pour refuser une tradition poétique celle de la description des émotions et des hommes qu’il ne croit plus possible en 1942, à la publication du Parti pris des Choses. Pourtant, il va plus loin que le réalisme en faisant de l’huître une allégorie d’un monde meilleur. Avec le parti pris des choses, Francis Ponge
L'huître L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos. A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger sous un firmament à proprement parler de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner. Francis Ponge - Le parti pris des choses 1942 I. Une écriture apparemment descriptive 1. Une description organisée en trois temps 2. Une démarche apparemment objective de objet » 3. Une recherche du détailII. Les caractéristiques d'un poème 1. Des jeux de sonorités 2. Des jeux sur le langage 3. Métaphore filée entre l'huître et le mondeIII. La symbolique du poème 1. L'ambigüité de la dernière phrase 2. Lecture rétrospective du poème selon cette signification symbolique I. Une écriture apparemment descriptive Cette impression est accentuée par le choix du poème en prose au lieu de la poésie versifiée, et par le titre même du poème. 1. Une description organisée en trois temps Le texte est construit en 3 temps = 3 paragraphes. - Premier paragraphe description extérieure de l'huître d'une apparence ». Description très générale. - Deuxième paragraphe on passe à une description intérieure de l'huître, comme l'indique les premiers mots du paragraphe A l'intérieur ». La description est aussi plus précise. - Troisième paragraphe description d'un élément particulier à l'intérieur de cette huître la perle. La particularité de cette description est marquée par les premiers mots parfois très rare ». Cette progression de l'extérieur vers l'intérieur et du général au particulier est également marquée par un raccourcissement de la taille des paragraphes. Francis Ponge focalise sur des éléments de plus en plus précis. Le premier paragraphe est constitué de plusieurs phrases 5, le deuxième est une seule longue phrase, et le troisième est une seule phrase courte. Elle est comparée à un galet » -> idée de solidité et de longévité. Ponge insiste sur la difficulté pour ouvrir l'huître apparence plus rugueuse » désagréable au toucher, il est difficile de s'en saisir. opiniâtrement clos » Solution pour l'ouvrir = solution en trois temps, donne l'impression d'un mode d'emploi cf. rythme ternaire marqué par les virgules. Il faut s'y reprendre à plusieurs fois ». Des instruments sont nécessaires torchon, couteau d'utiliser la violence pour ouvrir l'huître Les coups qu'on lui porte », utilisation d'une arme couteau. les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles » deux verbes exprimant une violence renforcée par l'allitération en [k] qui rappelle le son des coups. c Un intérieur rempli d'éléments hétéroclites Le fait que la description de l'huître faite par Ponge dans le second paragraphe ne soit constituée que d'une seule phrase avec beaucoup de juxtapositions insiste sur une sorte de difficulté pour définir la nature de l'intérieur du coquillage. L'expression tout un monde » est renforcée par à boire et à manger » double sens au sens propre signifie qu'il y a de l'eau et le fruit de mer et au sens figuré est une expression signifiant qu'on y trouve beaucoup de choses de qualité différente. Enumération d'éléments appartenant à des réalités diverses les cieux », une mare », le sachet », dentelle ». Caractère insaisissable de certains éléments - les cieux d'en-dessus s'affaissent sur les cieux d'en-dessous » il devient difficile de distinguer lequel est lequel, tout se mélange. - qui flue et reflue à l'odeur et à la vue » expression d'une mobilité qu'aucun sens se semble en mesure de fixer, ni l'odorat ni la vue. Juxtaposition de termes nobles et péjoratifs nacre », mare », visqueux et verdâtre », dentelle noirâtre » la dentelle est une matière noble mais l'adjectif noirâtre la dévalorise -> difficile de donner une valeur à l'huître. d La perle Le poème finit sur un paragraphe élogieux sur l'huître. La beauté perle », nacre » = l'intérieur de l'huître, orner » = fonction esthétique. La rareté très rare » superlatif, formule » = petite forme ce n'est pas abondant. 2. Une démarche apparemment objective de objet » Le poète énonce d'emblée ce dont il va parler L'huître » premier mot et titre du poème. Les deux premiers verbes = verbe être » il s'agit de déterminer une identité, de définir. Eléments propres à une définition la taille grosseur », la couleur blanchâtre », blancs », verdâtres », noirâtre », la consistance rugueuse », visqueux », la matière nacre ». L'énonciation montre une recherche d'objectivité - Tournures impersonnelles on peut », on trouve », s'y reprendre à plusieurs fois »... - Tournures se rapprochant d'une notice explicative il faut alors la tenir », se servir d'un couteau ».3. Une recherche du détail Précision au creux d'un torchon », couteau ébréché », marquent son enveloppe de ronds blancs »... Recours à des comparatifs de supériorité ou d'infériorité plus rugueuse », moins unie » -> caractérisation précise de l'objet. Description qui fait appel aux sens pour permettre au lecteur de se représenter au mieux l'objet dont il est question - La vue couleur », brillamment », blanchâtre », ronds blancs », vue »... - Le toucher rugueuse », ébréché », visqueux ». - Le goût à boire et à manger ». - L'odorat odeur ». - Et dans une moindre mesure, connotation à l'ouïe parler » Toutefois ces précisions restent souvent approximatives, comme le montre l'utilisation du suffixe âtre » blanchâtre », verdâtre » ou encore une sorte de ». Cependant, sous des apparences descriptives, ce texte présente les caractéristiques d'un texte poétique. II. Les caractéristiques d'un poème 1. Des jeux de sonorités - Des homéotéleutes figure consistant à répéter des finales de mots noirâtre », blanchâtre », verdâtre » qui fonctionnent presque comme des rimes. - Des jeux sur les allitérations et assonances En [k] les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles », Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe ». En [r] parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner ». En [s] les cieux d'en-dessus s'affaissent sur les cieux d'en-dessous ». En [v] et [f] + assonance en [u] visqueux et verdâtre » ..., flue et reflue à l'odeur et à la vue ». 2. Des jeux sur le langage Sur la polysémie à boire et à manger » huître comestible avec du liquide et du solide à l'intérieur, huître composé d'éléments hétérogènes. firmament » est un terme habituellement utilisé en poésie, nacre » exprime la pureté, mais ici le mot fait référence à la matière dont l'huître est constituée d'ailleurs le jeu sur le sens propre et le sens figuré est mis en évidence par l'expression à proprement parler » mise entre parenthèses c'est comme si le poète nous disait qu'il avait conscience d'utiliser un vocabulaire poétique, il précise car en général il utilise le langage poétique. Différentes figures de style présente dans le texte le rende poétique Oxymore brillamment blanchâtre » blanchâtre » connote un côté terne, non brillant. Personnifications c'est un monde opiniâtrement clos » l'opiniâtreté = persévérance, acharnement est une qualité humaine. un couteau [...] peu franc » connotation morale. leur gosier de nacre » l'huître n'a pas de gosier. Métonymie les doigts curieux » pour désigner la personne qui tente d'ouvrir l'huître. 3. Métaphore filée entre l'huître et le monde Cette idée est retrouvée explicitement à deux reprises dans le poème c'est un monde », et A l'intérieur l'on trouve tout un monde ». Il peut également être noté la présence de vocabulaire qui se rattache à l'idée de monde halos » qui sont des auréoles autour des astres, firmament » qui est la voûte céleste, les cieux » pluriel de ciel. A l'intérieur de ce monde se trouve une sorte de mer élément aquatique après éléments célestes une mare [...] qui flue et reflue » -> marée. Un monde où tout à l'air de s'entremêler - Les cieux » den dessus et les cieux » d'en dessous - Les cieux » deviennent une mare » - La mare » qui est en fait un sachet » Un monde en mouvement s'affaissent » mouvement vertical, flue et reflue » mouvement horizontal. => Transfiguration poétique du réel le réel est transformé en poésie, dès lors cette description devient symbolique. III. La symbolique du poème 1. L'ambigüité de la dernière phrase une formule perle » Premier sens = une petite forme apparaît comme une perle perle de l'huître. Deuxième sens le terme formule » peut signifier une formulation, ce que l'on dit. Ce sens paraît appuyé par la présence du mot gosier » appartenant au même champ lexical = partie intérieure de la gorge d'où sort la parole. Quelle serait cette parole ? - Ses caractéristiques la rareté très rare » mais aussi perle » = ce n'est pas un débit abondant, l'organe de celui qui parle est de nacre » = idée de pureté et de haute valeur la parole est précieuse, et cette parole sert à orner », c'est-à-dire qu'elle a un but esthétique. - Rareté + pureté + esthétique = caractéristiques de la parole poétique. - La perle serait donc en fait un poème le texte est donc une sorte d'allégorie sur la création poétique, l'huître qui produit la perle serait alors le monde poétique. 2. Lecture rétrospective du poème selon cette signification symbolique a Premier paragraphe la création poétique vue de l'extérieur L'insistance sur l'idée de fermeture monde opiniâtrement clos », rugueux », met en évidence l'hermétisme poétique pour les autres qui voient cela comme quelque chose de difficilement abordable. La difficulté pour ouvrir l'huître symbolise la difficulté d'entrer dans l'univers poétique pour quelqu'un qui n'est pas initié, mais cette entrée est possible à force d'efforts. Toutefois il y a une dévalorisation de ces tentatives d'intrusion - La connotation de violence on a l'impression que les "profanes" en poésie violeraient une sorte de refuge, d'ailleurs ils abîment l'huître par leurs tentatives d'intrusion puisque leurs coups ... marquent son enveloppe de ronds blancs ». - C'est parce que leur motivations sont mauvaises tout d'abord, on peut penser qu'ils cherchent absolument à s'approprier les secrets de cette création ils tiennent l'huître au creux d'un torchon » et simplement par curiosité doigts curieux » ou malveillance ou traîtrise couteau ébréché et peu franc ». - Mais beaucoup s'y coupent, s'y cassent les ongles » -> ils ne parviennent pas à rentrer dans cet univers poétique. b Second paragraphe le monde du poète à l'intérieur de l'huître Pour ceux qui arrivent à ouvrir l'huître, c'est-à-dire à comprendre la poésie, un monde entier s'ouvre à eux - Un monde caractérisé par le céleste, une dimension supérieure halos », firmament », cieux ». - Un monde riche, abondant, où tout se mêle mélange des sens, des couleurs, les choses n'ont plus une forme fixe, elles se transforment et se confondent -> un monde difficile à saisir, à définir. - on trouve [...] à boire et à manger » la poésie est capable de nourrir intellectuellement celui qui la comprend. Conclusion Le texte L'huître, de Francis Ponge, est donc bien un poème. Cela se ressent au fur et à mesure de la lecture et est confirmé par la dernière phrase. C'est une sorte de mise en abyme puisqu'il traite du processus de la création poétique et de la perception du monde poétique par les gens extérieurs. Toutefois, le travail poétique de Ponge ne suit pas tout à fait le même sens que d'autres poèmes il ne cherche pas à exprimer certaines idées par des images poétiques, il part avant tout de l'objet et ce sont les particularités de cet objet qui l'amènent à une symbolique, il se propose de voir l'objet sous un autre jour, mais en s'imposant toujours de partir de l'objet lui-même. Ponge donne à ce type de poème le néologisme de objeu » de objet » et jeu ». Le poète est différent des autres, le monde poétique est clos, difficile d'accès. Le poète est celui qui est capable de voir les différentes significations que peut avoir un objet.
FrancisPonge. Poète français,né à Montpellier le 27 mars 1899 et décédé au Bar-sur-Loup, Alpes-Maritimes, le 6 août 1988, auteur du "Parti pris des choses", qui dans sa poésie tenta d'abolir la distinction entre le mot et la chose qu'il désigne.
IUn poème moderne Le thème du poème est surprenant car il s'agit d'un objet ordinaire, prosaïque une huître. Il est très éloigné des thèmes classiques de la poésie traditionnelle. Le poème est écrit en prose et non en vers, il est construit autour de trois paragraphes de plus en plus courts, sans blancs typographiques, ce qui donne l'impression d'un texte serré, à l'image de l'objet évoqué. Le texte du poème peut faire penser à une définition d'objet plutôt qu'à un poème. IIUn poème descriptif La description de l'objet est minutieuse et objective le titre fait penser à celui d'un article de dictionnaire, il est simple et précis. Dans le poème, le temps employé est le présent gnomique "est", "on peut", "il faut". Les adjectifs sont nombreux "moyen", "rugueuse", "visqueux", "verdâtre". La description est précise et porte sur tous les aspects de l'huître. Elle renseigne le lecteur sur sa taille "de la grosseur d'un galet moyen". L'utilisation de cette comparaison permet au lecteur qui n'aurait jamais vu cet objet de se le représenter immédiatement. Cela est également le cas pour sa forme "de la taille d'un galet moyen" et sa couleur grâce à de nombreux adjectifs "moins unie", "brillamment blanchâtre", "verdâtre", "noirâtre". Le suffixe -âtre confère d'ailleurs à la description une tonalité péjorative, loin de toute idéalisation de l'objet poétique. Les cinq sens sont mis à profit afin de proposer une définition sensorielle précise. La vue est présente à travers les termes "unie", "ronds blancs", "blanchâtre", "verdâtre", "noirâtre". L'ouïe est présente à travers "les coups". L'odorat est présent grâce aux verbes "flue et reflue à l'odeur". Le toucher est évoqué avec "nacre" et des adjectifs comme "rugueuse" et "visqueux". Grâce à ces éléments, le lecteur peut créer une représentation mentale de l'objet. Cela renvoie à la conception de Francis Ponge qui décide de "prendre le parti des choses" comme le suggère le titre du recueil. IIIUn poème à l'image de l'objet décrit Il y a une analogie entre l'objet décrit et le poème car ce dernier est constitué de trois paragraphes portant sur un aspect de l'objet. Le premier paragraphe décrit l'extérieur de l'huître et explique comment l'ouvrir. Le deuxième paragraphe décrit l'intérieur de l'huître, le mollusque. Le dernier paragraphe fait mention de la perle cachée en son sein. Les trois paragraphes sont de plus en plus petits, comme les éléments de l'huître décrits la coquille, le mollusque, la perle. Certains mots, de par leur graphie, font écho à l'objet. En effet, la terminaison -âtre est présente à travers les mots suivants "blanchâtre", "verdâtre", "noirâtre", "opiniâtrement". De même, les allitérations, notamment celle du son [k], permettent d'illustrer les actions évoquées. La difficulté liée à l'ouverture de la coquille est ainsi évoquée à travers cette allitération qui évoque les coups portés "coups", "qu'on", "cassent", "coupent". IVLa symbolique de l'huître La place de l'huître dans le monde est évoquée comme elle le serait pour un personnage littéraire ordinaire. Les expressions suivantes "tout un monde", "à boire et à manger", "cieux", "firmament" semblent suggérer que l'huître constitue un microcosme, elle se suffit à elle-même. L'huître est d'ailleurs composée de trois éléments l'eau à travers la "mare" et les verbes conjugués "flue et reflue" qui peuvent faire penser à la marée ; le ciel à travers "les cieux d'en dessus" et "les cieux d'en dessous" ce qui peut faire référence à la terre, cernée par les cieux ; enfin la terre et le minéral grâce aux termes "galet", "nacre", "dentelle". L'Homme est seulement mentionné, il est réduit à l'aide d'une métonymie à des "doigts" qui sont "curieux", ils se coupent et se "cassent les ongles". Il y a la présence de tournures impersonnelles "il faut", "on" qui empêche d'individualiser l'Homme. Cependant, l'huître est tout de même soumise à l'Homme comme en témoignent les verbes employés "ouvrir", "tenir", "porte", "trouve". VLa métaphore de l'écriture poétique Ce poème raconte à travers une métaphore le travail d'écriture poétique auquel est confronté le poète. Ainsi le premier paragraphe représente la recherche, la création. Contrairement aux poètes qui parlent d'inspiration poétique ici, il est bien question de travail. La difficulté que rencontre l'Homme à ouvrir l'huître symbolise la difficulté que peut rencontrer le poète lors de l'écriture "s'y reprendre à plusieurs fois", "le travail", "les coups". Il s'agit d'une lutte plutôt violente entre l'Homme et l'objet. Ensuite, l'Homme accède à "tout un monde", le mollusque est décrit de manière esthétique "dentelle", "firmament", "cieux", "nacre". Tout comme le mollusque, le texte poétique, avant de devenir poème, doit être travaillé au niveau de la forme, de son esthétique. Enfin, le poète accède à la perle qu'il trouve. Même s'il faut lutter pour le trouver, un monde meilleur et plus beau reste accessible, il est à trouver répété deux fois dans le poème. Ce verbe est issu du latin tropare, qui signifie "inventer, découvrir, composer un poème". La dernière phrase fait référence à la trouvaille du poète, à l'objet créé par le travail d'écriture, le poème rare et précieux "dont on trouve à s'orner." Qu'est-ce qui rend ce texte poétique ?I. Le travail sur la formeII. La création d'images esthétiquesIII. La réflexion sur la création poétiqueComment Ponge renouvelle-t-il le regard porté sur l'huître ?I. Une description minutieuseII. Une description imagéeIII. L'huître, symbole de création littéraireEn quoi ce poème est-il moderne ?I. Un objet poétique originalII. Une écriture objectiveIII. Un objet métaphoriqueQuelle conception de la poésie se dégage de ce poème ?I. Un poème en proseII. Un poème objectifIII. Le travail de l'écrivain Aprèsla lecture de son poème "L'huître", il en fait une analyse détaillée. Francis PONGE évoque tout d'abord la "classification" de ces oeuvres. Puis il s'exprime sur son livre "Le Parti pris des choses".

L'huître L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos. A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger sous un firmament à proprement parler de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s' Ponge Le mot et la chose. Paru en 1942, Le Parti pris des choses est un défi poétique. Il s’agit pour Francis Ponge de réparer ce lien fragilisé entre l’homme et son monde. Ca vous épate, hein ? Ces grandes phrases là. Mais prenez garde ! Fuyez donc ces explications ampoulées du genre Mais oui, normal, avec les guerres mondiales hein, et p’y tout ça, l’homme est traumatisé, et donc il est en rupture avec le monde et blablabla, etc… » En pensant à travers des abstractions on a tendance à vouloir raisonner par généralisation. Ceci engendre le plus souvent ces hypothèses aberrantes qui vous peignent un siècle en un événement pour prétendre éclairer l’ensemble de la production artistique à un temps donné. Comme si l’expression artistique n’était que le fruit désespéré du déterminisme. Le langage de Ponge s’offre comme un remède à cette rupture entre l’homme et les choses. Depuis trop longtemps l’homme a perdu ce lien direct entre lui et ce qui l’entoure. C’est à travers un regard neuf, posé sur des objets dérisoires, que Ponge propose une méthode. La démarche est philosophique et linguistique explorer des évidences prosaïques pour qu’elles retrouvent grâce à nos yeux. Avec Ponge, un pain bien cuit se fait paysage La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes. ». Que sont les mots sinon des choses ? Pour le poète, le mot est pondérable, matière ; il n’est pas qu’un moyen de désigner le signifiant renferme toute l’essence de l’être. Signifiant et signifié se réconcilient dans la plénitude de l’unité. Cette dichotomie du mot n’a dès lors plus lieu d’être. Dans Le Grand Recueil, Ponge peut ainsi écrire Le mot VERRE D'EAU serait en quelque sorte adéquat à l'objet qu'il désigne… Commençant par un V, finissant par un U, les deux seules lettres en forme de vase ou de verre. Par ailleurs, j'aime assez que dans VERRE, après la forme donnée par V, soit donnée la matière par les deux syllabes ER RE, parfaitement symétriques comme si, placées de part et d'autre de la paroi du verre, l'une à l'intérieur, l'autre à l'extérieur, elles se reflétaient l'une en l'autre […] » Le mot redevient un tout indivisible, franc, sincère. La chose et la parole se reconnaissent. Le lien est réparé. Mouais. Moi, les fruits de mer, vous savez… Observons donc cette huître. Le texte de Ponge s’ouvre sur le redoublement du mot. Nommer est la première étape indispensable du processus de réappropriation de la chose, comme une incantation. La méthode du poète évoque celle d’un naturaliste il s’agit là de décrire. D’abord le mollusque nous est présenté de l’extérieur par un regard qui, ne sachant par où le prendre, le compare à un galet d’une apparence plus rugueuse », d’une couleur moins unie ». Avant que le regard s’affine, l’amateur d’huître passe à la praxis. L’huître est un huis.. oui, oui. C'est un monde opiniâtrement clos » nous dit Ponge. C’est une porte fermée dont il faut forcer l’entrée. Et le poète fournit le mode d’emploi afin de prendre la chose en main il faut alors la tenir au creux d'un torchon ». Mais patience. Une huître ne se donne pas si facilement. L’assonance en é » sur le couteau ébréché » insiste sur ce heurt répété de la lame qui doit s'y reprendre à plusieurs fois. » Encore une fois le mot est une matière non dépourvue de sens. La marque distinctive de l’huître, c’est cet accent circonflexe qui mime la silouhette du mollusque ouvert. Je voudrais connaître par cœur / Ton ciel intérieur » Méthodiquement, vous disais-je, le regard s’affine pour en pénétrer l’intérieur. L’objet prend des dimensions cosmogoniques qui rendent ses lettres de noblesse à ce banal et non moins déliceux mollusque. Il est bien plus que ça ! Sa nature prosaïque est enfin transfigurée. C’est tout un monde ! On y trouve à boire et à manger » au sens propre et au sens figuré, tant ce vaste univers est grouillant de vie. Les proportions sont bibliques sous un firmament à proprement parler de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous… ». La géométrie de l’huître dessine une symétrie cosmique. Elle est un écrin gigantesque qui recèle le mouvement organique. On y trouve un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue » Plus qu’une mare », c’est une mer. Ronsard nous invitait déjà hier soir à la paillardise. Quitte à faire, autant s’y vautrer comme un pourceau. Comment ne pas percevoir l’allusion pornographique au sexe féminin ? Le jeu de mot sur S’affaissent » donnait déjà le ton. C’est une vulve qui nous est décrite. La dentelle noirâtre sur les bords » confirme l’érotisation. L’huître est comme une femme qui, à force de patience, dévoile la part la plus secrète de son anatomie. Le couteau était le phallus. Le dernier mot revient au poète. Pas question de se laisser dépasser. Encore une fois, il s’agit bien de se l’approprier cette huître. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner. » Cette dernière phrase est bien à l’image de l’huître opaque et hermétique. On notera l’étrangeté de l’expression une formule perle », comme une inversion qui sous-entendrait qu’une perle se forme. Cette perle dont on s’orne, ne serait-ce pas finalement le bijou taillé par l’auteur du grec poïesis fabriquer, à savoir le poème ? Il serait cette formule, entendu comme la façon de concevoir et d’agir…avec l’huître. Conclusion Vivement les fêtes de fin d’année ; il n’y aura plus qu’à déguster.

SUR DES OEUVRES DE TIERS; Ne plus ultra, Dante et le dernier voyage d’Ulysse. suivi de : Le péché sublime de Francesca et Paolo. D 26 septembre 2016 A par Albert Gauvin - C 1 messages Version imprimable .. PARTAGER . Jean-Louis Poirier. Ne plus ultra, Dante et le dernier voyage d’Ulysse. Présentation de l’éditeur. Franchissant les Colonnes d’Hercule, Ulysse et ses
Marketplace Analyse Français Document électronique Lycée 3 pages Description Analyse de "l'huître" du recueil Le Parti Pris Des Choses de Francis Ponge. Musicalité, message de l'auteur, la prose forme poétique et difficile, figures de styles, comparaison entre l'huître et la prose… Extrait L’huître », le Parti-pris des choses de Francis PongeLe Parti-pris des choses est un recueil écrit en 1942 par Francis Ponge et publié en 1942. Il est composéde poèmes en proses où l’on décrit des objets du quotidien. Le but est de changer le regard du lecteursur eux, de transformer la laideur du banal en une beauté cachée avec un aspect digne d’ le poème, il y a une description très organisé de l’huître. Dans le premier paragraphe, on décritl’extérieur de l’huître. Dans le second... Ce document ne correspond pas exactement à ce que vous recherchez ? Commandez votre document redigé sur mesure depuis notre service Commander un document Commander un document ou bien via la recherche par mots-clés Ces documents pourraient vous intéresser yxRTI.
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